Les choses les plus simples sont parfois les meilleures. C’est sûrement avec cette idée en tête que Deradoorian a pris le chemin du studio pour produire son premier album The Expanding Flower Planet : un opus de pop expérimentale dense, s’étalant sur trois quarts d’heure et autant de développement stylistique confinant, justement, aux ramifications d’une plante folle poussant dans toutes les directions.
Mais ici, la folie est douce, caressante et entêtante. En faisant appel à très peu d’instruments et en se concentrant sur les percussions et les basses, Deradoorian évoque le mysticisme d’un monde végétal originel. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que l’opus tire son nom d’après un mandala chinois suspendu dans son studio d’enregistrement.
Courageux, l’album et ses dix titres se permettent des écarts abracadabrants, passant d’une balade romantique à une constructions fantasque et groovy ("Grow") sur lesquels les épanchements de l’artiste campent le rôle de prière ("Ouneya").
Etrangement dépouillées, les productions réussissent néanmoins à retransmettre une profusion de sensation, s’échelonnant vers un psychédélisme nonchalant et sensuel, quand la voix de la chanteuse n’évoque pas une passion fatiguée.
Pop mais pas trop, Deradoorian mâtine ses titres avec des accents de world music ("Expanding Flower Planet"), une légère patine lui permettant de lancer les oreilles et les imaginations de par le monde. Convié à fouler les chemins fertiles de sa planète, on ne peut qu’apprécier les aspects prolifiques de sa musique, qui n’a, après tout, pris que 4 ans pour arriver à maturation. Il faut beaucoup de temps et d’amour aux belles plantes, pour offrir leurs plus belles fleurs.
|