Selon Alan Palomo, on en apprend bien plus sur les êtres humains une fois la nuit tombée. Comme si les hommes et les femmes endossaient, une fois le soleil couché, des atours et des costumes qui leur permettaient finalement de s’exprimer pleinement. C’est une théorie que l’homme décide d’explorer à 100% avec l’album VEGA INTL. Night School. Et à la réalité, l’opus est un concentré de pop pour noctambules, tout autant qu’un étalage d’expérimentations groovy.
Le son est alambiqué, jouissif et jamais complètement évident à appréhender. Au contraire même, puisque Neon Indian met un point d’honneur à surprendre son monde avec des passages luxuriants et entraînants ("Annie") avant de le plonger dans des escapades à la limite de la soundtrack pour film d’avant-garde ("Slumlord’s Re-lease").
C’est qu’en une soirée, des milliers d’évènement ont lieu : la rencontre ("Baby’s Eyes"), le paroxysme ("Techno Clique") et enfin, la fin de soirée ("Street Level"). Autant d’évènements que Palomo réussit à documenter musicalement. Et le temps d’une effrayante mise en abysse stylistique, l’artiste réutilise toutes les influences qui lui semblent nécessaire pour former une entité unique.
Du coup, VEGA brouille les pistes et foule du pied le chemin que beaucoup d’autres ont emprunté. Dans cette école nocturne, il n’est pas question de prendre un raccourci, mais bien de vivre et découvrir toute une série d’étapes. Tout autant d’expériences et de sentiments embusqués, prêt à prendre d’assaut pieds et oreilles sans montrer le moindre remord. La nuit est impitoyable, mais elle est aussi magique. Sous son ombre et sous les ondes de Palomo, on s’agite et on se bouscule, bref on apprend la vie.
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