A priori, je ne vous le cache pas, l'idée d'aller à ce festival ne me réjouissait pas plus que ça. Moi qui n'aimait le post rock qu'à petite dose, je me suis trouvée charmée par le Rhaaa Lovely !
C'est donc par ce beau samedi d'avril que nous nous rendions en pleine campagne, dans la région Namuroise, à la recherche du petit village de Cortil-Wodon.
Un cadre sympathique, deux scènes dont un chapiteau programmé par Matamore où les concerts se suivent et contrairement à ce que j'ai pu penser, ne se ressemblent pas…
Festival qui, comparé à l'année précédente offrira une affiche à première vue moins attirante mais qui en définitive se soldera comme un très bon cru.
Première bonne surprise, Amnesia, qui remplace le groupe Moutain Men Anonymous, ouvre le bal sur la main stage…
Les 6 membres du groupe ardennais ont vraiment été à la hauteur du festival. Alternant solo de violoncelle ou de piano et gros son post-rock énergique, on s'étonne en lisant leur bio qu'ils n'aient à leur actif que quelques petits concerts. Un groupe très "pro" … Je saluerai au passage la performance sonore du violoncelliste, un son d'une clarté… je ne vous dis que ça !
Un seul regret, c'est qu'ils ne soient pas présent sur la compil 2005 ! Le temps de prendre un peu l'air et on replonge pour Toman, quatuor flamand et Red Sparowes, groupe américain, deux groupes plus bruyants, au son radicalement plus lourd et qui du coup, m'ont personnellement moins séduit mais qui en ont fait bouger plus d'un dans les amateurs de groupes post rock qui sortent plus vite l'option disto et artillerie lourd…
Sous le chapiteau, c'est au tour de Chris Cole (compère et musicien de Matt Elliot) pour son projet solo Manyfingers. Multi instrumentiste monstrueux, originaire de Bbristol, il enregistre ses samples les uns après les autres, en live, pour une musique électronica dont on pourrait en boire des litres et des litres sans s'en lasser.
Un bon concert qui finira un peu en sucette, mais qui, malgré tout, nous a donné envie de courir au merchandising acheter son cd.
Vient ensuite Milgram, groupe plutôt math-rock/post-rock pour un concert instrumental teinté, je serai tentée de dire "malheureusement", de chant sur certains morceaux.
20h30, Squares on both sides entrent sous le chapiteau. Un concert très intimiste, avec leur musique douce et harmonieuse. Guitare acoustique, chant mélodieux et quelques sons électroniques, il n'en fallait pas plus pour être sous le charme du jeune chanteur allemand.
Pour continuer dans la douceur, l'islandais Olafur Josephsson nous envoûtera avec son projet solo Stafraenn Hakon. Une boite à rythme, et quelques samples, il passe de la basse à la guitare pour un concert plus que calme, les yeux rivés sur ce personnage sympathique.
Peu avant la fin du concert, le chapiteau se vide. Le public se dirige vers la main stage pour le très attendu The Durutti Column… Salle bondée, on ne restera pas pour voir ce grand "ancêtre mais toujours bien vivant" du post-rock, et pour cause, Matt Elliott se prépare doucement à entrer en scène.
Matt, accompagné de Chris Cole (Manyfingers), nous offrira le concert le plus émouvant et le plus prenant qu'il m'ait été donné de voir ! … et pourtant j'en ai vu des tas ! Il suffit que Matt ouvre la bouche… il est fascinant et sa musique enivrante. Le duo avait malheureusement bien bu et le concert sera écourté. Chris Cole s'énerve, quitte la scène, et Matt Elliott ne finira pas le concert. Un léger goût amer qui ne mettra tout de même pas en doute la puissance des quelques quarante minutes de bonheur qu'ils nous ont offert.
La soirée se terminera avec la tête d'affiche Hood qui, je trouve, auraient du passer avant Matt Elliott, car après un concert comme celui là, n'importe quel concert semblera fade et sans intérêt…
En définitive, un très bon festival qui se débrouille sans sponsor, ponctué d'expos photos et de poésies, de cola bio et de couscous délicieux…
Bref, on y retournera en 2006 !
|