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Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine  (Bordeaux)  octobre 2015

Drame de Alfred de Musset, mise en scène de Catherine Marnas, avec Frédéric Constant, Vincent Dissez, Julien Duval, Zoé Gauchet, Franck Manzoni, Catherine Pietri, Yacine Sif El Islam et Bénédicte Simon.

Le "Lorenzaccio" de Catherine Marnas commence par un déluge de pétales rouge sang pour Lorenzo au cœur du carnaval, qui "jette la nature humaine à pile ou face sur la tombe d’Alexandre".

Mise en exergue, cette citation du texte, résume en effet à elle seule à la fois le caractère du jeune Lorenzo de Médicis, tout comme son geste (l’assassinat de son cousin Alexandre de Médicis, duc de Florence) quasiment désespéré, qu’il met toute la pièce à préméditer, ultime tentative pour changer la donne d’une république dominée par la débauche et la corruption.

Pièce réputée "inmontable" en raison de sa longueur, de ses multiples changements de décor et de son grand nombre de personnage (plus de 80), "Lorenzaccio" écrite au départ pour être lue (ce que Musset appelle "spectacle pour un fauteuil") et qui ne sera jouée que bien des années plus tard, est toujours un formidable défi pour un metteur en scène.

Catherine Marnas qui dirige le Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine (TnBA), a choisi comme maître mot pour sa saison de "provoquer". C’est le cas avec cette version résolument moderne et qui dépote.

La première apparition du jeune Lorenzo nous le montre, perruque blonde, tee-shirt noir, pantalon moulant vert pomme, faisant du air guitar sur la musique de Daft Punk et prenant des poses de rock star. Ses côtés capricieux, enfantin et impatient sont mis en avant avec ce chien fou qui vit les choses avec frénésie.

Ses côtés obscurs qui apparaîtront au cours de la pièce le rapprochent d’Hamlet. Quant à Alexandre de Médicis, c’est un jeune loup en costume-cravate, plus près du chef d’entreprise que d’un duc florentin.

Il n’en demeure pas moins que la pièce de jeunesse d’Alfred de Musset (écrite en 1833, à 23 ans) prend dans cette mise en scène tout son sens et une résonance particulièrement grande, reflétant à plusieurs siècles d’écart, le même désenchantement d’une génération, ses interrogations sur la politique et l’engagement citoyen.

Provocant certes mais surtout terriblement actuel, avec ce spectacle, Catherine Marnas réussit son pari : on en sort abasourdi. Et le spectateur est indéniablement interpellé, ce "Lorenzaccio" suscitant en lui une vraie réflexion.

Dans une scénographie dominée par le rouge, où deux plans se superposent (le second servant à montrer les gens du dehors derrière un rideau translucide), Catherine Marnas (avec Cécile Léna) accentue le côté baroque et décadent dans un spectacle généreux filant à cent à l’heure dont on ne voit pas passer les deux heures vingt. Elle sait indiscutablement faire bouger ses acteurs et confère à sa distribution une vraie énergie.

Les comédiens qui se partagent à huit des dizaines de personnages, passent d’un rôle à un autre avec une belle aisance dans cet exaltant jeu de massacre.

Vincent Dissez est un Lorenzo surprenant et atypique d’une admirable complexité qui nous tient en haleine du début à la fin. Frédéric Constant passe du Cardinal Cibo à Salviati avec beaucoup d’élégance et d’ironie. Julien Duval exprime bien l’arrogance du duc.

Zoé Gauchet est une convaincante Louise Strozzi. Franck Manzoni apporte beaucoup de force et d’émotion au personnage de Philippe Strozzi avec une composition éloquente.

Catherine Pietri montre une présence énigmatique et passe merveilleusement de Catherine au peintre Tebaldeo. Yacine Sif El Islam (Pierre Strozzi) est une vraie révélation et montre un bel engagement. Enfin, Bénédicte Simon est une parfaite Marquise Cibo.

A la fin, Alexandre mort, C’est le jeune Côme de Médicis, parent du duc qui reprendra la suite dans un perpétuel recommencement sans aucune autre possibilité de changement. Le geste de Lorenzaccio aura été vain. Le carnaval reprend. Et c’est une pluie de paillettes qui tombe. Comme pour endormir le peuple une nouvelle fois.

 

Nicolas Arnstam         
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