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puce Mariage à l'italienne
Manufacture des Abbesses  (Paris)  novembre 2015

Comédie de Edouardo de Filippo, mise en scène de Patrice Marie, avec Lyne Mucig, Alain Marcel, Michèle Zeitoun, Guy Hassid, Malika Zirari, Lama Hadid, Amélie Briend, Hugues Rivière, Enzo Bernasconi et Julian Watre-Pelle.

Pour les Italiens, Eduardo De Filippo est désormais un classique. À l’image de Sacha Guitry en France et de Noël Coward en Angleterre, c’est par le cinéma que son œuvre a pu atteindre tous les publics.

Il a lui-même mis en scène une quinzaine de films entre 1939 et 1965, parmi lesquels "Filumena Marturano" en 1951, première version de "Mariage à l’italienne", bien avant celle de Vittorio De Sica où triompheront Sophia Loren et Marcello Mastroianni, qui reprendra le rôle de Domenico Soriano créé par De Filippo lui-même.C’est dire que la barre à franchir était placée haut pour Patrice Marie.

Auteur populaire, De Filippo aimait faire parler le petit peuple de Naples, s’amuser de ses travers. Aidé par la belle traduction de Huguette Hatem, Patrice Marie a déjà évité l’écueil du phrasé "provençal", de la correspondance supposée entre Naples et Marseille.

Contrairement à certaines versions précédentes, influencées certainement par le doublage en "marseillais" des grandes comédies italiennes, les acteurs de Patrice Marie ne prennent pas un accent pour jouer les Napolitains. Pareillement, l’action se passe dans une pièce où trône une table et aucun des éléments du décor n’est vraiment connoté italien ou napolitain.

Chez De Filippo, le texte l’emporte sur le contexte et les situations inventées reposent sur des grands sentiments universels. On pourrait estimé datée cette histoire d’une ex-prostituée vivant avec un riche bourgeois napolitain qui lui fait croire qu’elle va expirer pour qu’il songe, enfin, à l’épouser sur son lit de morte. Mais c’est là où se lit le véritable génie de De Filippo : en quelques minutes, cet argument-prétexte paraît se justifier et tous les éléments qui s’accumulent pour le nourrir apportent une vraie complexité.

Quand elle révèle à Domenico, qui veut la chasser à la suite de son stratagème, qu’elle a trois enfants et que, parmi eux, il y en a un qui provient de sa chair, Filumena ajoute en gravité et en profondeur à l’intrigue de De Filippo.

De cette histoire enchevêtrée, Patrice Marie tire pourtant un récit linéaire qui cherche à respecter le fond de la pensée de son auteur. Pour cela, il a comme atout majeure une distribution parfaite dans laquelle chaque rôle, important ou secondaire, a quelque chose à proposer.

Alain Marcel (Domenico) et Lyne Mucig (Filumena) forment un couple qui sait se chamailler à un rythme alerte de vraie comédie italienne, où le rire se transforme souvent et instantanément en émotion.

L’astuce de cette adaptation tient aux moments choisis de la dispute : jamais, on ne vit l’action, mais toujours le moment d’après, celui où vient le temps de la réflexion. Au fond, très rapidement, le sujet de la pièce n’est plus le mariage en soi, mais ses conséquences et surtout la question de la paternité.

Chez De Filippo, il n’y a pas d’âmes noires mais seulement des coléreux ou des irascibles qui peuvent compliquer l’évidente solution, jamais l’empêcher. Ce théâtre, qui a toujours bon esprit et n’aime pas que les choses finissent mal, est un régal qui porte en lui de beaux moments d’humanité.

Cette version fidèle, montée avec finesse par Patrice Marie, mérite d’avoir un franc succès.

 

Philippe Person         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
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