Le Nouveau Casino est bondé pour le premier concert de Jim Murple Memorial qui, à l'occasion de la sortie de son dernier album Five'n'yellow, s'offre un triptyque musical parisien (Nouveau Casino, Maroquinerie, Divan du Monde).
Le public de Jim Murple Memorial, au demeurant large, très hétéroclite, répond toujours présent aux rendez-vous du groupe français de rythm'n blues qui tourne depuis maintenant près de 10 ans avec un beau succès.
En première partie, les DJ Le colonel et le dérailleur fou, qui n'omettent pas de faire leur publicité pour leur Opération Kangourou menée au Abracadabar. Au programme, de vieux 45 tours de nanars immémoriaux, les sixies style "Doyou doyou Saint Tropez" et bide et chansons pour finir plus couleur de la soirée avec du mambo et coconut des familles qui reçoit cependant un accueil favorable du public bien décidé à se bouger le postérieur.
Ensuite, l'arrivée sur scène, en ordre dispersé, des musiciens de Jim Murple Memorial est chaleureusement applaudie et c'est le fidèle Albert qui introduit la soirée en nous prédisant une soirée de rythmes chaloupés. Applaudissements conséquents également à l'entrée de la chanteuse, Anne Marie Benoit dite Nanou, trompette à la main qui dès les premières notes vibrionne déjà comme à son habitude.
Et c'est parti pour un voyage vers les Caraïbes des années 60, entre La Nouvelle Orléans et Kingstown au rythme d'un son roots qui est leur marque de fabrique et un cocktail détonnant de rocksteady, ska, reggae, rythm'n'blues, soul, calypso.
En anglais ou en français, sur des standards ou sur leurs compositions originales, ils revisitent tous les styles pour en restituer l'esprit festif au sens non péjoratif du terme. Oublions tout et dansons !
Entre chaque morceau, Albert, fidèle des fidèles qui est présent malgré un gros rhume, scande d'une voix atone : "Jim Murple Memorial, yes !".
Sur scène, on reconnaît le guitariste énervé, lunettes noires et look chaussettes noires, qui finira par jouer assis, le contrebassiste flegmatique en costume croisé et chaussures bicolores des années 20, Romain Dallaine, le guitariste très concentré, pilier du groupe qui veille à la bonne cohésion musicale.
Et puis des nouveaux, un batteur rasta et deux grands aux cuivres, au saxophone une sorte de Dany Brillant au large sourire et un grand trompettiste aux cheveux longs et chapeau de mafioso, tous deux excellents.
Si Romain veille au côté musique, Nanou, elle, s'occupe des spectateurs. Ce petit bout de chanteuse sautillante en petite robe noire a une voix à vous donner la chair de poule aussi bien qu'à faire swinguer les morts ! Faut que ça bouge, que ça danse !
D'une énergie débordante, ne restant jamais immobile, elle chante, danse, parle au public, s'approche d'eux pour s'assurer de leur totale adhésion et veille à ce qu'il ne décroche jamais, même lors de la chanson d'amour avec un solo de Romain.
Dans la salle ça chaloupe à qui mieux mieux . Les Jim Murple Memorial vont nous offrir un excellent concert, la pêche et le sourire sont bien là, mêlant titres nouveaux et titres plus anciens, dont certains en français.
Un concert fluide mais tiré au cordeau d'une heure pile avant le rappel où la tension fait place à la décontraction et les musiciens se déchaînent.
On a vite fait de s'imaginer le groupe déambulant dans une rue de Saint Louis pour une parade endiablée entraînant tous les habitants dans son sillage !
La cuvée 2005 des Jim Murple Memorial s'annonce goûteuse !
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