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puce Jaurès ou la nécessité du combat
Théâtre de l'Epée de Bois  (Paris)  décembre

Partition historico-politique écrit par Jérôme Pellissier, mise en scène par Milena Vlach, avec Eric Wolfer, Alexandre Palma-Salas, Milena Vlach, Guillaume Van’t Hoff et François Perrin.

En juillet 1914, le député socialiste Jean Jaurès, fondateur du quotidien l'Humanité, était assassiné quelques jours avant la mobilisation générale qui marquait l'entrée de la France dans la Première guerre mondiale contre laquelle il avait tant milité et que, prophétique, il prédisait comme une guerre d'enlisement et une hécatombe.

Un siècle plus tard, sans doute son nom n'évoque-t-il, dans l'inconscient collectif, rien de plus qu'un lieu topographique, une station de métro ou un collège. Hommage est rendu à cette grande figure politique de la Troisième République avec la partition "Jaurès ou la nécessité du combat" écrite par Jérôme Pellissier qui signe une excellente partition.

Ecrite avec intelligence et discernement, elle s'inscrit dans un genre novateur, donc atypique et singulier, celui du biopic idéologique, en réussissant, d'une part, l'hybridation harmonieuse et cohérente du théâtre documentaire, du théâtre politique et de la médiation pédagogique, et, d'autre part, celle de la réalité historique et de la fiction.

En effet, l'insertion de personnages fictionnels assurent l'enchaînement fluide d'une suite de tableaux chrono-thématiques judicieusement agencés de l'affaire Dreyfus à 1914, illustrant le parcours de Jaurès et l'idéal socialiste avec des extraits de ses textes, éditoriaux et discours relatifs à l'idéal socialiste, l'avènement du prolétariat, la lutte contre le capitalisme, le suffrage universel, la laïcité, la liberté de la presse et l'éthique du journalisme, le colonialisme, le pacifisme, le patriotisme et l'attachement à une culture nationale.

Nombre de sujets à la résonance contemporaine qui reviennent aujourd'hui, tel un boomerang, sur le devant de la scène et après la superbe prose éclairée de l'agrégé de philosophie humaniste, le retour à la réalité du troisième millénaire avec les politiciens technocrates inféodés au capitalisme qui ne connaissent - et manipulent, dans tous les sens du termes - que le langage économique et financier, est aussi brutal qu'édifiant.

Avec une bienvenue objectivité, Jérôme Pellissier dresse également le portrait de l'homme avec ses failles et ses faiblesses, ses revirements et ses contradictions, et en évitant tous les écueils du didactisme pesant, du prosélytisme comme de l'angélisme, et ne versant jamais dans l'hagiographie et écartant tout anecdotisme.

Pour sa mise en oeuvre, la Compagnie L’Aigle de sable, réalise un remarquable travail de troupe.

Simplicité et efficacité de la mise en scène et de la direction d'acteur de Milena Vlach qui, dans une sobre scénographie de Alexandre Palma-Salas, sans micro et vidéo ni même images d'archives, uniquement des piles de journaux et de modestes tables de travail et de café faisant également office de pupitre d'assemblée ou de tribune de meeting, voire de barricades, et la mise en lumières de Mathieu Courtaillier, contrebalance la reconstitution historique par la pluralité d'espaces scéniques s'ordonnant de manière dynamique et quasi-chorégraphique.

Aucune dissonance au jeu mis au service du texte et des idées. Les commentaires narratifs d'un vendeur de journaux à la criée, résurgence du Gavroche hugolien qui n'a pas sa langue dans la poche (Guillaume van't Hoff gouailleur qui assure quelques inserts musicaux du répertoire populaire de l’époque) et l'intervention d'une jeune journaliste engagée et féministe (Milena Vlach), assurent le lien et la mise en situation des personnages historiques.

Eric Wolfer, dont le physique avec "barbe républicaine" ad doc, induit un mimétisme avec la petite silhouette trapue de Jaurès, ce fils de maquignon comme l'assemblée composée de notables obséquieux lui lancera au visage comme une insulte, campe parfaitement le leader socialiste.

A ses côtés, permettant une dynamique confrontation d'idées, Alexandre Palma-Salas interprète le disciple dissident, l'écrivain et poète Charles Péguy, socialiste libertaire reconverti en nationaliste exalté tué au combat en septembre 1914, et François Perrin, le fidèle Amédée Dunois, un des membres fondateurs du précurseur du Parti Communiste, puis, dans les années 1940, rédacteur au "Populaire", revue de propagande socialiste et internationaliste, mort en déportation.

Bien évidemment à voir absolument pour tous ceux qui croient à l'impérieuse nécessité non seulement de la résistance mais également du combat pour l'Humanité. Et, plus encore, pour les autres.

 

MM         
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# 19 mars 2023 : Motion de culture

Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.

Du côté de la musique :

"Your mother should know, Brad Mehldau plays the Beatles" de Brad Mehldau
"Soul tropical" de David Walters
"Embers" de Embers
"Le courage" de Julie Rey et Adrien Desse
"Nuit blanche" de Anodine
"Désequilibre" de Bilbao Kung Fu
"Elements" de Foehn
"La Sagrada" de Natalia Doco
"Red cloud" de Red Cloud
"Isla" de Simon Moullier
et toujours :
"Sound of Eymet" de Adrien Chicot
"O futuro é mais bonito" de Anna Setton
"Vertigo" de Bipolar Club
"W.A. Mozart : The prussian quartets" de Chiaroscuro Quartet
"Principia" de En Attendant Ana
"Charivari" de Marcel
"111" de One Shot
"A very big lunh" de Papanosh
"Brothers & Sisters" de Steve Mason
"Screamers" de Treponem Pal

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Dans la solitude des champs de coton" à l'Espace Cardin
"House" au Théâtre de la Colline
"Oeuvrer son cri" au Théâtre de la Cité Internationale
"Le silence et la peur" au Théâtre de la Colline
"Tom na Fazenda" au Théâtre Paris-Villette
"Petites histoires de la démesure" au Théâtre Les Déchargeurs
"Apocalipsync" au Théâtre du Rond- Point
"Weber à vif" à La Scala
"HPNS" au Théâtre La Reine Blanche
"Marée haute" au Théâtre Le Lucernaire
"Rémi Larrousse - Confidences d'un illusionniste" au Théâtre Le Lucernaire
"Opération Kortex" à La Folie Théâtre
"Patricia Lelouebec - Sauver le monde" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Langue des Cygnes au Théâtre 71 à Malakoff
les reprises :
"Nagasaki" au 100ECS
"Maupassant, Octave et moi" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Maya, une voix" au Lavoir Moderne Parisien
"Al Atlal, chant pour ma mère" au Théâtre 14
et une sélection des autres spectacles à l'affiche

Expositions :

"Giovanni Bellini - Influences croisées" au Musée Jacquemart-André
dernière ligne droite pour :
"Capitales" à l'Hôtel de Ville de Paris
"Yves Klein intime" à l'Hôtel de Caumont
et les autres expositions à l'affiche

Lecture avec :

"Les nageurs de la nuit" de Tomasz Jedrowski
"Les grands ministres de Habsbourg" de Jean Paul Bled
"Le petit roi" de Mathieu Belezi
"Il ne doit jamais rien m'arriver" de Mathieu Persan
et toujours :
"Un paradis en enfer" de Rebecca Soinit
Rencontre avec Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Coven" de Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Les autres gens ne sont pas des gens comme nous" de J.M. Erre
"Le passager" de Cormac McCarthy
"La guerre sainte de Poutine" de Sébastien Boussois & Noé Morin

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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