Et si on lisait le guide de survie de la génération débrouille ? Ces fameux enfants de la génération Y, nés sous le règne du bon tonton Mitterrand, élevés à l’espoir des mondes meilleurs, à qui les papys boomers devaient laisser moult postes à la fin de leur carrière. Adolescents connectés, jeunes adultes branchés, nous fonçâmes tête baissée dans la crise des subprimes.
Crise de l’emploi, crise du logement, serrons-nous la ceinture les amis. Les humoristes se régalent de la situation, dans un pays où un livreur de pizza a parfois BAC+8. Comment faire face à la "crise" ? Crier famine ? Préserver quelques grains pour subsister jusqu’à la saison prochaine ?
Innover, inventer, créer, se débrouiller. C’est sur l’émergence de ces comportements inédits qu’ont choisi de se pencher Sophie Brändström et Mathilde Gaudéchoux dans Ma vie à deux balles.
Des photos, des astuces, des bons plans, des adresses, des histoires, des instants, des sourires et de la bonne humeur. Une année d’enquête a été nécessaire pour réunir ces témoignages de la génération Y muée en génération débrouille.
En suivant Noémie, journaliste fictive fraichement débarquée à Paris, le livre se lit comme un roman. Les témoignages recueillis par les auteurs sont mis en scène autour d’un café, sur une terrasse anonyme, au détour d’une rue. Et le résultat est bourré d’énergie positive et fleure bon l’espoir de celui qui voulait planter un oranger.
Le concept de la débrouille est simple : tendre la main, écouter, comprendre et demander de l’aide. Mais attention, ces jeunes sont loin des clichés racoleurs décrits par les médias, pas de combines d’allocations ni de primes d’entretien de la paresse. Ici, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, la fin n’est pas la richesse, seul le chemin compte, un jour après l’autre, vivre en harmonie avec ce qu’on est.
Ils vivent un jour après l’autre, sur les routes, dans les campagnes berrichonnes ou les quartiers populaires des cités. Plus de gaspillage, beaucoup de bricole et des services. Une inventivité à faire pâlir les créateurs, et de la bonne humeur.
Economie collaborative, réseaux sociaux, voyage, partage, liberté, la génération débrouille ressuscite les années peace and love de nos aïeux, avec un œil plus averti, mais toujours cette soif de liberté, ce profond respect de la nature et de notre mère la planète.
Entre manuel du positivisme et description d’un phénomène social, Ma vie à deux balles est un hymne à la génération débrouille, et à l’avenir qu’ils peignent joyeux et coloré sur des routes jonchées d’imprévus propices à l’acidulée saveur de l’exception. A chaque souci, des tas de solutions, il suffit de balancer son égoïsme et sa violence à la poubelle, la vie n’en est que plus savoureuse. |