Voici donc l'album Quietly officiellement lancé sur le marché du disque. On vous a déjà parlé de cet album et si vous ne l'avez pas encore il faudrait y songer assez vite...
En attendant, une poignée d'une centaine de chanceux a pu, à nouveau apprécier les talents de all angels gone sur scène au Sentier des Halles, en deuxième partie de soirée.
Cette jolie petite salle, aménagée dans une cave voutée offrait une scène un peu étroite pour les 8 membres du groupe mais l'ensemble restait étonnament dégagé et les musiciens suffisament mobiles. 8 membres, je devrais dire 9 car le travail de video est aussi une donnée très importante dans le groupe même si ce soir l'écran causait quelques soucis logistiques et que la luminosité n'était pas au rendez vous, contrairement à leur prestation à la Maroquinerie pendant laquelle tout l'espace derrière la scène était occupé par l'image.
A la Maroquinerie, le son était également un peu meilleur, mais on ne peut qu'incriminer la salle du Sentier des Halles, nettement plus petite et moins adaptée à de la musique amplifiée... vive l'acoustique.
En tout cas, après quelques problèmes techniques notamment du coté de la basse, on retrouve avec bonheur l'ambiance des compositions remarquables des all angels gone.
Devant une salle largement pleine, le groupe entame le spectacle avec "Remember things".Morceau de choix qui nous plonge dans un univers proche de Dead Can Dance.
La voix de Pauline est parfaitement en place, même si on sent une légère tension, l'ambiance est bien là et le chant soutient la comparaison sans problème avec celui de Lisa Gerrard, excusez du peu. Voix qui comme celle de Vincent, sont un des points forts de ce groupe et qui feront sans doute parler d'elles d'ici quelques temps...
Entre autres morceaux inédits sur Quietly, les all angels gone interpréteront une version largement revisitée de "Stephen H", rallongée et plus émouvante et sombre que la version album.
Chaque musicien bien en place, les titres s'enchainent et la tension monte. Les projections malheureusement trop petites se font plus présentes et moins abstraites (des personnages marchant dans la rue notamment) alors que Pauline officie sur une sorte de xylophone face à Julien courbé sur sa basse sur laquelle, tout comme Franck à la guitare, il usera d'instruments en tout genre pour en sortir des sons que l'on rapprochera de ceux de leur grand frère Sigur Ros (archet notamment).
Vincent concentré mais ayant un peu de mal à contenir ses sourires (enfin un groupe qui est sincèrement heureux de jouer) est toujours ancré à son piano, même lorqu'il prend la guitare.
Sa voix incroyable, qui là encore ne peut pas empêcher le rapprochement avec Sigur Ros, est parfaite même si quelques grésillements viennent gacher les hautes fréquences sur le final.
Final Ô combien remarquable puisqu'il s'agit ni plus ni moins du magnifique "Others as a mirror" sur lequel le groupe montre tous son talent. L'ambiance progresse tout au long de ces quelques 15 minutes, faisant la part belle aux deux voix mais également à tous les musiciens. Emotions et tensions sont palpables tant sur scène que dans le public et c'est un véritable feu d'artifice que ce morceau en fin de concert.
Les lumières se rallument, les sourires illuminent les visages … "Eh Vincent ! T'es un vrai Pink Floyd toi !" lui lance un de ses amis se précipitant vers le chanteur… Il y a sans doute un peu de cela chez les all angels gone… et bien plus encore.
Un groupe à ne surtout pas rater en concert comme en disque.

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