Alors voilà, je plaide coupable, j’aurais dû faire cette chronique il y a un moment puisque cet album est sorti il y a déjà deux ans au Québec et il y a 4 mois en France. Et oui, je vais vous parler d’un artiste québécois. Autant vous dire que vous avez une chance inouïe que cette chronique soit écrite et non orale, vous allez échapper à mon incroyable imitation de l’accent québécois. Et quitte à éviter cet inévitable écueil, je vous ferai même grâce des expressions fleuries qui font le charme du français de la belle province.
Si, comme moi, vous êtes français et n’avez jamais entendu parler d’Alex Nevsky, sachez qu’il a grandi à Granby (je me suis engagé à ne pas singer le québécois, j’ai quand même le droit de m’amuser un peu), ville qui accueille l’Ecole Nationale de la Chanson, école sur les bancs de laquelle notre héros a donc usé ses fonds de culottes (et dont il est sorti par la grande porte, son diplôme sous le bras). Et si, comme moi, vous n’avez que faire du cursus scolaire d’un artiste, appuyez donc sur la touche "play".
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Chanson pop française teintée de rock. Chronique finie.
Malheureusement, le comité de rédaction de Froggy’s Delight me fait savoir que je ne peux pas me contenter de ça et que, contrairement à une idée véhiculée par certains chroniqueurs, les pages web n’ont pas de limite de taille. Allons donc plus loin.
Himalaya mon amour est probablement une référence cinématographique. On va sûrement y parler d’amour mais assez peu du Japon. D’ailleurs, la pochette (très belle) évoque plus les plaisirs charnels que le petit garçon qui a ravagé une ville entière et mis à genoux un pays. Mais les chansons, elles disent quoi ?
Les mélodies restent dans la tête dès la première écoute. Les mots sont simples, au point que ceux du titre éponyme qui ouvre cet album s’affichent dans ma tête avant d’avoir été prononcé par leur auteur. Mais il ne faut pas s’arrêter à cette première impression, elle ne va pas durer. Alex Nevsky écrit des chansons pop de bonne facture. Il se situe sur une sorte de frontière entre la chanson grand public et un courant plus underground, et essaie de marcher sur ce fil ténu sans tomber. Le québécois sait y faire et arrive à placer quelques tubes efficaces sans pour autant se limiter au vocabulaire d’une poupée de supermarché, exercice délicat. Il joue avec les mots et allie le français à des mélodies puisant leur inspiration aussi bien dans une pop un peu sucrée que dans la musique folk des grands espaces. Ce qui donne deux parties bien différentes et différenciées.
La première est plus pop, entraînante, pleine d’effets de voix, choeurs et "Oh-oh-oh" qui meublent les chansons de ce type. Puis on bascule en quelques titres vers une deuxième partie plus sobre, guitare-voix, piano-voix, belles ballades sensibles qui n’oublient tout de même pas de prendre de l’ampleur. Choix étonnant. Là où un mélange des genres aurait permis de donner du relief au disque, cet enchaînement laisse à l’auditeur une sensation d’essoufflement progressif.
[] Stop
Que penser ? Que dire ? Fifty-fifty, mi-figue mi-raisin. A ne pas vouloir tomber dans le mainstream sans pour autant s’engager sur des chemins plus sinueux, Alex Nevsky nous laisse un peu sur notre faim. Mais il tire tout de même son épingle du jeu grâce à l’efficacité de son écriture aussi bien littéraire que mélodique. Bref, ça fait la job, comme on dit là-bas.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.