Comédies de Molière, mise en scène de Loïc Gautelier, avec Muriel Adam, Constantin Balsan, Laurent Brusset, Elsa Davoine, Jacques Duval, Loïc Gautelier, Djahiz Gil, Bernard Maltère, Frédéric Morel et Hadi Rassi.
Des prémices au couronnement, ou "tout sur Molière" en deux pièces, telle est l’idée de ce spectacle joyeux et coloré conçu par Loïc Gautelier.
Dans "La Jalousie du Barbouillé", œuvre de jeunesse, on retrouve, avec plaisir les personnages truculents de la Comédie : le vieux mari cocu, la jeune épouse rouée, les galants rusés, les médecins abscons et ampoulés, et les domestiques pas dupes et agissants.
Peu importe le brouillon de l’intrigue : Molière s’essaye et la fantaisie de se déchaîner. Loïc Gautelier, dans sa mise en scène, sait s’abandonner à ce délire réjouissant.
Dans cet intermède, Constantin Balsan, comme toujours, remarquable, incarne un "chapeau pointu", mi-Diafoirus mi-gourou, au débit saccadé, à la réponse vague, à l’intention d’enfumage : Il emporte tout.
Pour la "Comtesse", la maîtrise de l’auteur s’impose. La vie de province et les prétentions de ses "Précieuses" à soupirs, mal-servies par des rustauds impossibles, courtisées par des rustiques aillés, y est succulemment dépeinte, représentée par la "Comtesse", alias Love Bowman, déchaînée, hilarante, la perruque chancelante, avec Djahiz Gil, parfait en courtisan inquiétant et d’Elsa Davoine, exquise et précise comédienne.
Bernard Maltère, déjà "Barbouillé", excelle en travesti-servante, aux côtés de Frédéric Morel (qui a signé également les somptueux costumes), d’Hadi Rassi (comédien très brillant) et de Laurent Brusset (juste et pétillant), sans oublier Jacques Duval, dans une drolatique composition.
La mise en scène de Loïc Gautelier (également comédien dans des apparitions désopilantes) pallie les faiblesses de l’intermède et libère le feu d’artifice de "La Comtesse d’Escarbagnas". On rit, on y prend du plaisir. Molière est bien servi. |