Tous les soirs de la semaine, le Festival Mythos proposait ses coups de coeur. Aucun risque donc d'y voir des artistes très connus mais de bonnes chances de découvrir de petites perles montantes de la chanson française. Ce fut le cas.
Première surprise, Daphné.
La demoiselle a l'air tendue, stressée. Elle sourit d'un air pincé sur la scène avant de se lancer dans des chansons à l'écriture bien particulière.
Sa voix est originale, mi rauque, mi douce, pleine de trémolos, et son jeu de scène est amusant de douceur, un peu lunaire. Elle sautille, fait une petite danse et recommence des sauts sur place pour remercier le public.
Les chansons se ressemblent un peu mais l'essentiel est là, tout le chapiteau est sous le charme de cette demoiselle.
Jeudi, Bertrand Betsch est à l'affiche à cette place un peu particulière.
Un coup de coeur d'accord, mais une découverte, pas vraiment.
C'est même plutôt une valeur sûre de la chanson française, avec son univers sombre qu'il a su faire évoluer depuis La soupe à la grimace en 97.
Pas de surprise donc mais un concert sérieux comprenant principalement les titres du dernier album avec des textes toujours aussi sombres et pleins d'humour noir. La principale révélation de la semaine arrive un peu plus tard, le vendredi, avec Da Silva.
Un fauteuil de jardin trône sur la scène et attend le maître de cérémonie.
Il arrive avec son groupe (guitariste, et clavier), prend sa guitare, sourit et une ambiance magique s'installe.
Des petites chansons calmes, une voix assez classique mais fort charmante et un mélange détonnant de pop comme on n'en fait plus guère.
Difficile de placer son style sinon que pour cet ex-Tambour du Bronx, les choses ont bien changé.
Il se permet de se faire accompagner sur une chanson par Françoiz Breut en différé (sample de son album), parle au public, semble sûr de lui mais perd son médiator en tremblant.
Les chansons s'enchaînent et c'est un régal qui passe trop vite. Après le rappel, il revient plusieurs fois remercier le public et on se sent presque mal à l'aise devant autant de gentillesse.
On n'a rien fait, on a juste profité d'une heure de plaisir et lui remercie, remercie encore. C'est émouvant et toute la salle a franchement envie de le revoir très vite.
|