Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Dorothy Parker
Théâtre Le Lucernaire  (Paris)  février 2016

Monologue écrit par Jean-Luc Seigle et interprété par Natalia Dontcheva dans une mise en scène de Arnaud Sélignac.

Tiercé gagnant avec, à l'écriture, Jean-Luc Seigle, à la mise en scène Arnaud Sélignac, en sus baptême du feu théâtral réussi pour les deux, au jeu, Natalia Dontcheva et carton plein pour ce très réussi spectacle consacré à Dorothy Parker, figure du milieu intellectuel newyorkais des années folles.

Critique, chroniqueuse dans des magazines influents, scénariste pour la MGM et nouvelliste, elle était dotée d'une plume vitriolée et pratiquait cet humour féroce des gens d'esprit qui ont le sens de la formule et ne peuvent résister à l'envie de faire un bon mot. Mais elle sait également être sa propre cible au gré d'un sens aiguisé de l'autodérision, politesse du désespoir et du désenchantement, telle son épitaphe "Excusez-moi pour la poussière".

Une poussière dorée de jeune fille de bonne famille qui a fini solitaire dans une quasi-misère, recluse dans la chambre d'hôtel qui constituait son seul port d'attache puis dans une urne funéraire longtemps oubliée dans un placard.

Entre deux mariages, deux soirées mondaines, un éthylisme consacré et un penchant suicidaire, les années ont défilé très vite. Au début des années 1950, son temps est passé et le déclin est déjà irréversible pour celle qui fut consacrée "femme la plus spirituelle d'Amérique".

A l'heure de la cinquantaine et du regard rétrospectif, moment choisi par le romancier et scénariste Jean-Luc Seigle pour situer sa partition, le bilan se solde par un sentiment d'échec total, tant sentimental, affectif et surtout professionnel en raison d'une perpétuelle gestation d'un roman qui ne verra jamais le jour.

Jean-Luc Seigle a élaboré une épatante partition monologale tant la qualité de l'écriture que par sa sagacité formelle avec une judicieuse structure en tableaux et une hybridation cohérentes de soliloques et de conversations imaginaires avec un personnage hors champ qui permettent de cerner toutes les facettes d'une personnalité singulier.

De plus, et cerise sur le gâteau, allant au-delà des failles psychologiques de l'intéressée et des fulgurances de l'observatrice de la foire aux vanités et des microcosmes des "happy few", elle ressort également au biopic théâtral en évoquant le militantisme d'une femme attachée au rêve américain, celui qui fait de l'Amérique la terre de tous les possibles et une opposante virulente à l'American way of life héritée du puritanisme des pionniers, et son implication active dans les grandes luttes politiques de son temps.

A l'instar du décor de David Belugou qui reconstitue de manière sobre et élégante un coin-salon classieux tout comme il a confectionné les élégants costumes portés par l'interprète, le spectacle, sans aucune fausse note et totalement abouti, est tiré à quatre épingles.

Au cordeau, fluide et dépourvue d'effets, la première mise en scène sous les feux de la rampe du réalisateur Arnaud Sélignac n'appelle aucune réserve.

Enfin, au jeu, avec une technique maîtrisée, Natalia Dontcheva est éblouissante dans une belle incarnation du personnage sans cependant verser dans le rôle de composition à Oscar pour ressembler à la Dorothy Parker guère jolie et alors décatie. Sans surjeu ni numéro d'acteur, auxquels pourraient prêter l'éloquence brillante et la verve ironique du texte, elle capte et captive l'auditoire.

Selon une expression populaire, n'en jetez plus la cour est pleine. Et donc à apprécier par soi-même.

 

MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 15 septembre 2024 : Après la culture physique, retour de la culture tout court

Plus de jeux olympiques, plus de vacances, c'est belle et bien la rentrée sur Froggy et voici sans plus attendre le sommaire ! Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.

Du côté de la musique :

"Luck and strange" de David Gilmour
"Trénet en passant" de Guillaume de Chassy
"Happenings" de Kasabian
"Talkie talkie" de Los Bitchos
"Born horses" de Mercury Rev
"Moon Mirror" de Nada Surf
"And the lord don't think I can handle it" de The Silver Lines
Nouvelle saison du Morceau Caché ! premier épisode "Passerelles 1"
et toujours :
Retour sur le festival de la Route du Rock #32 avec Kae Tempest, Slowdive, Blonde redhead et beaucoup d'autres
"Endless loop" de MATW
"For those who have rocked we salute you" de Noise Gernerator
Rencontre avec le groupe Noise Generator
"Chaos" de Olivier Triboulois
"Hestia" de Pacôme Genty
"L'heure bleue" de Quatuor Zahir
"We want stars" de Sylvain Rifflet

Au théâtre :

"Arcadie" au Théâtre de Belleville
"Guten tag, madame Merkel" au Théâtre La Pépinière
"Le radeau de la méduse" à la Comédie Bastille
"Orgueil, poursuite et décapitation" au Théâtre de Belleville
"Petites histoires de la médecine" à la Manufacture des Abbesses
"Une faune au crépuscule" au Studio Hébertot

"L'extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt" au Théâtre du Palais Royal
"Le fléau, mesure pour mesure" de Domaine National du Palais-Royal
et pour prolonger l'été en attendant que ces pièces arrivent dans vos théâtres :
Le récapitulatif des tous les spectacles d'Avignon chroniqués chez Froggy

Focus rentrée littéraire :

"Only lovers left alive" de Dave Wallis

"Amours manquées" de Susie Boyt
"Blackouts" de Justin Torres
"Emanciper ou contrôler" de Pascal Clerc
"Le débarquement de Provence" de Claire Miot
"Les présences imparfaites" de Youness Bousenna
"Seul restait la forêt" de Daniel Mason
et toujours :
"Après ça" de Eliot Ruffet
"Archipels" de Hélène Gaudy
"Dogrun" de Arthur Nersesian
"Le syndrome de l'Orangerie" de Grégoire Bouillier
"Les âmes féroces" de Marie Vingtras
"Les deux visages du monde" de David Joy
"S'aimer dans la grande ville" de Sang Young Park
Nos polars de l'été :
"7m2" de Jussi Adler Olsen
"La meute" de Olivier Bal
"Les effacées" de Bernard Minier
"Norferville" de Franck Thilliez

Il est toujours temps d'aller au cinéma ou regarder un bon film :

"Gondola" de Veit Helmer
"Aventurera" de Alberto Gout
"Karmapolice" de Julien Paolini
un DVD avec "Berlin boys" de David Wnendt
"Saravah" de Pierre Barouh
"La récréation de juillet" de Pablo Cotten et Joseph Rozé
"El profesor" de Marie Alché & Benjamin Naishtat
"Six pieds sur terre" de Hakim Bensalah
"Nouveau monde" de Vincent Capello
et toujours :
"La Gardav" de Thomas et Dimitri Lemoine
"Heroico" de Davis Zonana
"Roqya" de Saïd Belktibia
"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=