Oh ! Encore un nouveau groupe anglais en "The" qui n'a pas su trouver d'autre nom que The Film?
Pas de bol, The Film n'est ni un groupe anglais, ni un groupe américain et encore moins un groupe australien : Guillaume Brière et Benjamin Lebeau sont deux frenchies comme on en fait pas dans l'hexagone et à qui, d'ailleurs, on ne la fait pas. Oubliez donc le "The" et tout ce qui va avec, les deux jeunots ne sont pas nouveaux dans le monde des guitares pointues.
Repérés avec le puissant single "Can You Touch Me" taillé pour la publicité de la Peugeot 407, on peut naturellement supposer que la nouvelle automobile française en a sous le capot. Bref, je ne suis pas commercial chez la marque au lion.
Première vraie production après avoir mixé à droite et à gauche, les deux pseudo-lions français sortent enfin leurs griffes pour prendre à rebours ces longues années passées derrière la console.
A faire pâlir les grosses têtes d'affiche du rock anglais, The Film donnent l'impression de sortir tout droit des caves londoniennes, poussant même l'exagération à composer des titres exclusivement en anglais.
A part le titre "Où est le plaisir?" en français, on s'y croirait presque : le songwriting est ultra efficace et acéré, toutes guitares devant, les deux trublions français s'amusent à faire grincer les cordes, à défoncer les touches des claviers, tel un gros bordel psychédélique et déjanté dont on raffole.
Petits clins d'oeil furtifs à Led Zeppelin ("Lipstick"), aux Beatles (" Hey My Lovely Girl", "Death Song"), voire même à la new-wave des 80's "Kids!", "Money"), ce subtil mélange donne une grande leçon de rock garage à la façon Hoggboy puissance mille. Rien que ça.
Grand coup de frais sur la platine, la rock attitude façon "french touch" peut s'enorgueuillir d'un renouveau acide façon grosse défonce qui n'est pas pour déplaire. Surtout que le rock français un poil gras du bide commence sérieusement à s'auto-satisfaire des fonds de tiroirs.
The Film ratissent très large dans les influences rock électro, sans pour autant jouer les gros craneurs qui se mettent au rock violent pour appâter les nanas. De toute évidence, c'est une grande claque que les heureux possesseurs de cette première production recevront. Comme quoi, le célèbre "rock is not dead" n'est pas oublié, la maîtrise en est toute évidente.
Où est la plaisir? Il est bel est bien au rendez-vous, les jeunes âmes décadentes iront certainement couler quelques gouttes de sueur sur un groupe qui est déjà annoncé comme la révélation rock de ce printemps 2005.
Les jeunes loups sont dans la fosse, la viande fraîche est servie.
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