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puce Racine, la leçon de Phèdre
Théâtre de la Contrescarpe  (Paris)  mars 2016

Seul en scène conçu et interprété par Anne Delbée.

Voir Anne Delbée dans "Racine, la leçon de Phèdre" son spectacle à la gloire de Jean Racine, est une occasion unique de découvrir quelqu'un qui incarne une longue lignée de tragédiennes parmi lesquelles on pourrait citer La Clairon, Adrienne Lecouvreur, Rachel, Sarah Bernhardt, Maria Casarès.

Peut-être, hélas, est-elle la dernière de cette aristocratie des planches pour qui le lyrisme, l'excès, l'emphase ne sont pas des défauts mais, au contraire, la marque de celles qui osent. Non pour se faire remarquer ni pour provoquer le spectateur, mais pour jouer avec lui le rôle de guide ou de passeur, afin de le hisser, ne serait-ce que le temps de la représentation, à la hauteur d'un texte sublime.

Et c'est sur Racine que le choix d'Anne Delbée s'est porté depuis de longues années. Elle en dresse ici un portrait louangeur qui fera tiquer ceux qui, même s'ils admirent les vers "parfaits" de l'auteur de "Phèdre", n'aiment pas forcément l'homme, le courtisan, l'intrigant qui n'a jamais écrit contre l'absolutisme de son maître Louis XIV, mais qui, au contraire, en a été le serviteur zélé et aveuglé.

Pour Anne Delbée, cette présentation est hérétique : Racine, même s'il ressemblait dans sa maturité plus à Balladur qu'à un révolté romantique, était de la lignée de Rimbaud et de Pasolini. Dans la très belle vidéo en noir et blanc qui passe derrière elle en fond de scène, revient constamment un petit enfant, le poète de sept ans rimbaldien.

Anne Delbée, chaussures noires, chemise blanche surmontée de bretelles rayées qui tiennent le pantalon de son costume sombre, a quelque chose d'étonnamment chaplinesque. Elle n'hésitera pas à prendre un micro, à poser sur sa tête une casquette visière à l'envers pour déclamer Racine comme du rap.

On n'est pas sérieuse quand on a 70 ans... Sauf pour une chose : expliquer le vers classique au public qui en a entendus tellement de massacrer sans le savoir qu'il est bien temps qu'elle intervienne.

Elle dénonce le laxisme, les contresens et opte pour un classicisme sans excès. On ne saura pas, par exemple, ce qu'elle pense du théâtre de la Sapience d'Eugène Green, qui dit Corneille ou Racine dans le patois de l'île-de-France parlé à la cour de Versailles et qui est bien éloigné de sa propre manière...

Mais ce n'est pas l'objet de sa conférence finalement sans chichis et à bâtons rompus. Elle ne fait pas un seule en scène sur Racine mais un duo en compagnie de son auteur de prédilection.

Car on sent près d'elle une présence très forte. Non pas celle d'un fantôme qui pourrait, s'il le voulait, s'en prendre aux contempteurs de sa mémoire qui le comparent à Balladur, mais celle d'un esprit porteur d'une langue sublime et incandescente qui fait taire instantanément toutes les petites mesquineries historiques.

En offrant ainsi Racine à toute personne qui y consentira, Anne Delbée continue de servir admirablement l'art théâtral.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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