Pour débuter cette chronique de The Keyboard Songs, je pourrais dire que la pochette est belle et que le titre nous dévoile explicitement le moteur de sa musique. Le contenant est noir et le contenu s’écoute, confortablement installé dans son fauteuil, par un dimanche après-midi pluvieux. Je découvre Don Niño, de son vrai nom Nicolas Laureau, avec cet album qui nous délivre une musique plus intelligente qu’instinctive.
En général, je ne suis pas une grande adepte de musiques sombres et quand je parviens à déroger à la règle, c’est pour faire les choses en grand et écouter les complaintes brutales et sans compromis d’artistes tels que Joy Division ou Tom Waits.
Ici, Don Niño nous offre 35 minutes de douce mélancolie. Toujours classes et apprêtées, les mélodies sont belles et ombrageuses. Pas de noirceur brute, tout est sous contrôle. Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de synthétiseur et la guitare vient alors à manquer, parfois.
Album de contrastes, la voix douce et aérienne de l’artiste se détache pour trancher avec une instrumentation ancrée dans le sol… sa voix est telle une bouffée d’air frais ! Nous sommes en plein dans la mouvance indie folk actuelle qui dépeint un monde en noir et blanc, empreint de nostalgie, où toute expression de joie est contenue.
Musique lancinante baignée d’électro, le travail de création de Don Niño, avec notamment le titre "Airplane song", pourrait aisément trouver sa place sur la bande originale d’un prochain film de Xavier Dolan. Sur le titre "The death of Jean Seberg", son timbre plus nasillard qu’à l’accoutumée fait alors penser à celui de Neil Young.
The Keyboard Songs est un album bien calibré et l’artiste en tient fermement les commandes. Avec un peu de lâcher prise, le résultat aurait peut-être gagné en saveur. Vous l’aurez compris, ceci est une affaire de goût et cet argument suffira, je l’espère, à excuser mon manque d’enthousiasme.
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