Que ce soit clair, je refuse d’écrire sur Katerine, oui sur Philippe "j’adore regarder danser les gens" Katerine.
Cet ex chanteur de chansons que j’aimais écouter dans des jardins botaniques, qui a pris ses blagues tellement au sérieux parce que trois personnes, dont deux journalistes aux Inrocks, lui ont dit qu’il était génial quand il faisait n’importe quoi et que du coup, il a arrêté de faire de la musique pour faire n’importe quoi. Et trois personnes ont trouvé ça génial. Sans doute des génies qui se reconnaissent entre eux et on les embrasse parce qu’ils sont influents.
Donc non, je parle de musique, pas de n’importe quoi. Autre chose ? Oh un disque sur lequel a collaboré Julien Baer ! C’est intéressant ça, parce que Julien Baer niveau grande classe internationale et exigence ça se pose là, donc écoutons…
(plus tard, environ quarante minutes plus tard au même endroit)
Julien Baer chantait "l’espoir n’est pas mort, il est juste figé", et finalement ça peut aussi s’appliquer à Philippe Katerine. Katerine réveille l’espoir, l’espoir de nos amours passés, ce bon vieux temps où l’on faisait un disque avec des brics et des brocs, sans se soucier de quoique ce soit, ce bon vieux temps où Papa n’était pas mort, et où vendre mille disques était rien du tout.
Ce disque est déroutant, mais pourtant terriblement attachant comme un doudou, pardon un objet transitionnel. A la fois simple, un vrai faux piano voix, mais compliqué avec des chœurs d’enfant, des bruitages, des cordes. Il est sensé nous raconter "un film" et pourtant chaque chanson est une petite histoire en soit. Ce disque, il n’est pas comme nous, parce que Katerine n’est pas comme nous, ses textes qui oscillent entre le réalisme et le rêve, le grotesque et le sérieux, le léger et la profondeur. Ici nous trouverons un texte assez touchant sur son Papa, un autre sur les enfants de moins de trois ans, sur le dance traditionnelle (oui oui) et d’autres plus elliptiques diront nous.
Seize petites perles, douces-amères pour la plupart, qu’il aurait chantées, improvisées au volant de sa voiture… Oui désormais plus de disque sans storytelling… Mais la manière dont il a été enregistré importe peu, on retrouve avec plaisir la voix de Katerine, le chanteur qui chante aigu, accompagné ici par beaucoup de douceur, on retrouve son talent de compositeur également, dans la veine de ce qu’il pouvait faire à ces débuts (Les Mariages chinois), des mélodies simples presque évidentes comme des comptines enfantines que l’on peut chantonner, siffloter… Et ne serait-ce que pour le magnifique "Moment Parfait" qui clôt l’album, ce film faut le coup, un disque hors format, hors schéma, qui nous ouvre le monde intérieur de Katerine, et c’est tout sauf déplaisant.
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