Comédie dramatique de Luigi Pirandello, mise en scène de Lionel Fernandez, avec Lionel Fernandez et Michel Baladi.
Pièce peu jouée du grand dramaturge italien Luigi Pirandello, cette œuvre est présentée à l’Auguste-Théâtre, "l’écrin du onzième", repris récemment par la comédienne Marie Hasse.
A la terrasse d’un café, non loin d’une gare, la nuit. Un monsieur bien mis, canne à la main, observe un brave homme, avant d’engager la conversation. Le monsieur vit dans l’attente de sa mort, tandis que l’autre, qui a manqué son train, attend placidement l’aube et le premier express du matin.
Tout les sépare, d’abord le temps qui reste, raisonnablement, mais comment ne pas céder à l’obscurité anonyme de la nuit et à la confidence sans grand danger ?
Courte pièce, mise en scène par Lionel Fernandez, qui incarne aussi le monsieur élégant, "La Fleur à la bouche" bouleverse par la beauté de son écriture, la cristallisation de l’intrigue, la présence invisible de la mort, voyeuse et courtisane.
Puis il y a les deux comédiens, excellents, Michel Baladi, étonné et bonhomme, désarçonné à la fois par les feux rouges du train parti et l’incongruité de la rencontre avec cet homme crucial, et Lionel Fernandez, gentilhomme galant avec sa dernière maîtresse, faux à la main au lieu de l’éventail, humain peut-être trop tardivement. Folie de raison et d’acuité.
Pour les amoureux de vrai théâtre. |