Auteur, compositeur, interprète, musicienne, la newyorkaise Jasmine Vegas a surgi dans l'avant-garde hexagonale sous le nom de Sainte Jasmine qui accompagnait la MC Kitten On the keys avec ses poèmes-performances avant de les mettre en musique.
Puis, il y a eu le Jasmine Bande, qui pratiquait un "trash musette" décapant. Ensuite, Jasmine s'est produite seule sous le nom de Jasmine Be Alone et voilà son nouvel avatar Jasmine Vegas qui sort l'album Time sous la houlette du très inspiré producteur Markus Dravs.
Time en lettres lumineuses à la manière du célèbre Hollywood qui surmonte un paysage de désert mexicain dans lequel, Jasmine Vegas transmutée en fleur de cactus par Jean Lecointre (du trio qui a commis les films d'animation les Turkish Delights), coiffée d'un heaume de meneuse de revue customisé, scrute le ciel incandescent du désert dans lequel scintillent les petites étoiles de ses 10 chansons qui s'avèrent de véritables pépites.
Finis les thrills punkiens ou les trémolos castafioriens mais sauvé l'accordéon ! Jasmine Vegas a opté pour un registre musical faisant la part belle au mid tempo et au mezzo voce. Elle pose sa voix envoutante et sensuelle sur des compositions qui, sous une allure minimaliste et simplissime, se révèlent riches et abouties.
Une invitation à un voyage cosmique dans les éthers azuréens qui font la part belle à une voix séraphique et terriblement émouvante pour les chansons en anglais, des ballades folk à consonances irlandaises ("Time", "Cannabis") à la pop aérienne, psychédélique et planante ("Gone", "Milky way" "Blue sky" "Paradise").
Ce n'est pas pour autant qu'il faut négliger les chansons en français, d'inspiration post-existentialiste telle "Fou" ou " "Encaisse moi" sur fond d'orgue de barbarie avec Jacques Higelin.
Attention ... addiction assurée ! |