Avec leur album No Cities Left , les canadiens de The Dears revisitent le meilleur de la pop anglaise flamboyante et orchestrée, de Blur à Suede en passant par les Smiths. D'ailleurs, le leader Murray Lightburn avoue avoir passé des heures à analyser en détails les disques de Momo et sa bande.
Ce soir, au nouveau Casino, on dénombre d'ailleurs quelques jeunes garçons à houppette ainsi que pléthore de T-shirt "The Queen Is Dead". Il est un peu plus de 21 heures quand le leader black et son groupe débarquent sur scène et démarrent les hostilités.
Le set de ce soir fera la part belle aux morceaux de No Cities Left, mais Lightburn et sa troupe ressortiront également quelques vieilleries de leur premier album ainsi qu'une extraordinaire nouveauté, qui laisse présager un excellent prochain album.
"Lost in the plot" (imaginez du Morrissey chanté par Damon Albarn), probablement un des meilleurs singles de l'année 2005 engendre la ferveur du public. Lightburn donne réellement vie à son morceau, il retranscrit physiquement sur scène les paroles un brin mélo de ce titre au lyrisme exacerbé. Il ne se contente pas d'être un parolier flamboyant, il met ses mots en scène de manière brillante, tel un chanteur de Soul music…
La version de “We Can have it” est du même acabit. Après une introduction évanescente, la basse se lance dans un marathon quasi post rock tandis que Lightburn égrène des notes plaintives sur un mélodica. La fin du morceau sera une fois de plus lyrique à souhait : Lightburn qui s'époumone sur "And you never said I'd see you again"…
Il chante ces mots avec tellement d'intensité qu'on a l'impression que la demoiselle concernée est face à lui. Au bout de quelques chansons le bonhomme est trempé de sueur… On aura également droit à une version très dépouillée et volontairement lente du très "Blurien" "The Second Part", autre joyau pop de l'album.
Les montréalais profitent d'être sur scène pour donner un dimension plus rock (voire punk) aux compositions plus énervées de No Cities Left, comme sur l'épilogue de "Never Destroy US" ou encore sur l'introduction très "Godspeed You Black Emperor" de "Pinned Together, Falling Apart", qui laissera encore un fois place à une pop symphonique magistrale, sur laquelle Lightburn raconte la frousse qu'il a eue à l'idée de perdre sa dulcinée…
Les Dears nous offriront deux rappels. Avant le premier, Lightburn débarque sur scène avec une bouteille de blanc, Il tente vaguement de se lancer en français avant que ses collègues ne lui fassent gentiment signe de laisser tomber. Il s'excuse de venir de Montréal et de ne pas parler français. Il se résigne et annonce en anglais qu'ils vont jouer un morceau de leur premier album, un classique…
Le deuxième rappel, un peu inattendu, on l'avoue, consistera en un long morceau très dub agréable mais dispensable… Le groupe quitte la scène. Lightburn lance un "We love you". T'inquiète, nous aussi, d'ailleurs on a pas fini de chérir les albums de The Dears…
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