Quand on pense à orbites spatiales, au delà des valses de Strauss du 2001, on imagine avec appréhension une musique atmosphérique et froide et certainement ennuyeuse, l’espace dans lequel progresse Laika est beaucoup plus mutagène et dynamique.
C’est la voix de Margaret Fiedler qui envoûte le plus et donne ce cachet unique propre au groupe. Une voix sombre, et un chant parfois froidement groovy qui oscille avec une certaine grâce entre des ambiances de films noirs et un dance floor intemporel et certainement pas vulgaire, elle assure ainsi une présence faite de distance et de sensualité. La musique elle se distingue du son electro qu’on rencontre le plus usuellement : un trip-hop qui aurait refusé de se prendre au sérieux pour oser une expression plus libre, une vie en arrière plan fait d’évasion, de voyage et de fuite en avant, de rencontre jazzy (au sens de l’electro) et de space-pop à la Pram plus consensuel.
Au final on est clairement dans la continuité directe des précédents albums, une musique hypnotique et envoûtante. Peut être trop proche d’ailleurs de la discographie du groupe, après une absence si prolongée on pouvait s’attendre à un contenu plus novateur, ici on reste globalement dans le connu aussi bien du point de vue du son que des compositions. Malgré ce bémol, Laika n’a été rejoint par aucun groupe dans son alchimie peu banale qui malmène les clichés qu’on peut avoir sur les flonflons de l’electropop, et on se réjouit de voir qu’avec le temps si le trip-hop a été définitivement enterré, Laika montre encore le bout de sa truffe.
Avec du style pour ce bon album.