"Et si le disque de l’année était déjà sorti, là, en mai 2016 ? Et si la plus jolie claque de ces dernières semaines était l’œuvre d’un tout jeune garçon, du genre petit juvénile à lunettes ? Et si ce disque n’était pas moins le Teens of Denial de Car Seat Headrest ?
Le pochette du disque représente bien ce que vous risquez de vous prendre dans la figure. Mené de main de maître par Will Toledo, le groupe a sorti tout un tas de titres auparavant, mais Teens of Denial est leur véritable premier album.
Sortie d’ailleurs entachée par une situation quasi inédite qui a fait perdre quelques cinquante mille dollars à Matador Records : le groupe n’ayant pas eu les droits nécessaires à l’utilisation d’un extrait tiré de "Just What I Needed" des Cars, la maison de disque a été obligée de rappeler les exemplaires en catastrophe pour les envoyer à la casse, repoussant ainsi la sortie physique de l’album au mois de juillet. Et pourtant Will Toledo jure qu’il est de bonne foi. Qu’à cela ne tienne, 10 000 exemplaires sont envoyés au pilon.
S'il y a difficulté majeure en musique, c’est de parler d’un disque que l’on aime d’amour absolu. Alors, qu’est-ce qu’il y a de si enthousiasmant dans ce disque ? Tout, j’ai envie de dire.
Le chant du bonhomme, les compos semblant sortir tout droit d’un Pavement des années 2016, ce sens de la mélodie et du refrain que l’on reprend en choeur à tue-tête, les paroles brillantes et bien senties. C’est frais et enivrant, parfait pour ce début d’été qui s’annonce torride. On pense à Beck, à Pavement donc (il y a pire comme références, non ?), à la bonne période de Weezer, bref au bonheur de la musique des années 90, avec cette petite chose en plus qui nous ramène bien en 2016. Teens of Denial ressuscite tout simplement le rock indé, rien de moins. Mention particulière à "Drunk Drivers / Killers Wales" qui concoure dans la catégorie "chanson parfaite de l’année" avec son refrain d’une sublime perfection.
Teens of Denial parlera probablement beaucoup aux quarantenaires et pour les autres, n’hésitez pas à vous jeter dessus… Sortie physique prévue en juillet donc, mais il est d'ores et déjà disponible sur les plateformes de musique en ligne.
Enthousiasme délirant pour ma part, et confirmé par 350 écoutes, au bas mot ! Écouter ce disque est une obligation quasi morale pour tout auditeur qui estime avoir un minimum de bon goût, ce qui est, j’en suis sûre, le cas de chaque lecteur de cet article.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.