Amateurs de Sissi, passez votre chemin : L’impératrice est un personnage royal, mystérieux, avec un soupçon d’orientalisme et d’érotisme, une invitation au voyage qui nous transporte dans des contrées lointaines géographiquement mais aussi temporellement. Son style rappelle le space disco français des années 70 et 80 et la french touch des années 90.
L’Impératrice, c’est d’abord un sextet parisien. Alors certes du synthétiseur mais pas seulement puisque sont aussi présents batterie (Tom), claviers (Hagni), guitare (Martin) et surtout basse (David), instrument sans doute le plus important et revendiqué comme tel. Odyssée est leur troisième production, après un EP éponyme en 2012 et Sonate Pacifique en 2014. Pour ce troisième opus, ils ont été rejoints par Flore, une chanteuse venue du jazz qui pose à merveille sa voix sur le groove funk mystérieux de Son Altesse.
Odyssée, "c’est l’histoire de Théodora, impératrice byzantine, courtisane et danseuse qui amène sa troupe dans un périple décadent" d’après Charles de Boisseguin, le leader du groupe. Les six morceaux sont organisés comme un véritable voyage, peuplé de nombreuses rencontres mystiques et spatiales.
Le premier titre, "Le départ", nous met en situation : nous voilà dans une gare, on croit entendre le sifflement du train, le rythme entêtant du synthé est pareil au tchou-tchou de la locomotive et la ligne de basse groovy nous prévient : là où l’on va, on va danser ! Et cela se vérifie immédiatement avec "Agitations tropicales" : nous nous retrouvons au cœur de la jungle chaude et humide sur un rythme funk absolument irrésistible. La voix éthérée de Flore vient se mêler aux nappes de synthé et à la mélodie plus claire.
Le morceau suivant, "Parfum thérémine" fait référence à un des plus vieux instruments de musique électronique, inventé en Russie en 1919 et commandé par des mouvements de mains. Instrument qui semble tout droit sorti de l’espace comme en témoigne les sons qu’il produit qui ne sont pas sans rappeler certains films de science-fiction. Le titre nous entraîne donc sous une immense voûte céleste, portés par la ligne de basse, la voix et la mélodie cosmique.
Odyssée nous ramène ensuite dans une jungle en bord de mer, dans une atmosphère plus mystérieuse et inquiétante mais dansante grâce à la basse toujours très présente et la guitare funk. Puis "La Lune" est plus éthérée et plus proche des sonorités de "Parfum thérémine". Après ce dernier voyage spatial, "L’épilogue" sonne la fin du voyage en laissant entendre une certaine mélancolie, sur un rythme ralenti comme si on ne voulait pas revenir de ce périple exotique et céleste.
En attendant les vacances, écouter l’Impératrice permet de voyage ailleurs, sur terre ou dans le cosmos, dans le passé ou le présent. En ce qui concerne le futur, son Altesse se produit au festival Days Off le 8 juillet et prépare son premier album.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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