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puce Le Requiem des innocents de Louis Calaferte par Virginie Despentes
Maison de la Poésie  (Paris)  vendredi 27 mai 2016

Miraculeux : c’est le qualificatif employé par un de nos estimés collègues pour désigner la fusion des univers de Louis Calaferte, Virginie Despentes et du groupe Zëro.

Etonnamment, je ne savais presque rien de Louis Calaferte avant que Virginie Despentes ne décide de prêter sa voix au Requiem des innocents fin 2015.

Bien sûr, la simple présence de l’auteur de Baise Moi, Les Chiennes Savantes, Bye Bye Blondie, Apocalypse Bébé et plus récemment des deux premiers tomes de l’excellent Vernon Subutex suffisait à elle seule à exciter mon impatience.

En effet, depuis le début des années 80, j’ai dévoré un grand nombre de bouquins mais seule une poignée d’écrivains contemporains ont été pour moi de grandes claques dans la gueule : Philippe Djian, Patrick Modiano, Virginie Despentes, Michel Houellebecq et Tristan Garcia. Ces cinq-là, quoique que très différents, m’ont donné l’impression d’inventer quelque chose, de faire raisonner une voix nouvelle.

Virginie, je l’ai probablement croisée avant de la lire, puisqu’elle tenait boutique sur les pentes de la Croix Rousse. Elle vendait chez Gougnaf Land les disques de La Muerte, Bérurier Noir et autre Haine Brigade. Une musique vivante, primaire, une musique pleine de fureur et de révolte, d’espoir et de désespoir.

Virginie, j’en ai recroisé le chemin en 1996. Les couleurs criardes de la couverture de Baise-moi et la mention "AVIS AUX PARENTS – TEXTES EXPLICITES" m’ont conduit à acheter son premier roman. Quel choc que ce texte : la forme d’un polar, mais aussi et surtout un cri de révolte contre la violence faite aux femmes, un texte où sexe et violence finissent par se confondre, où pour un œil on réclamera les deux yeux et pour une dent toute la gueule (merci G Morris).

Au fil de ses romans, le style de "la Despentes" s’est affiné sans que jamais sa vision ne perde en acuité et sa plume en efficacité. D’aucuns ont reproché au personnage public de s’assagir, d’autres à son lectorat de rechercher un encanaillement facile. Je les salue bien bas !

Ce soir de mai, elle monte sur la scène de la Maison de la Poésie pour faire une lecture musicale du Requiem des Innocents de Louis Calaferte à la Maison de la Poésie. En attendant l’ouverture des portes, j’achète un exemplaire du Requiem, au libraire des lieux. En quatrième de couverture, on peut lire : "ce texte n’est pas un roman. Ici nulle place pour l’imagination. La zone d’une grande ville…, les cris, les coups, la crasse, l’alcool, la sexualité, la brutalité et l’ignorance… tout est vrai". Ce n’est pas le quatrième de couverture de Baise-moi ou des Chiennes savantes, mais cela aurait pu.

Je me demande pourquoi Despentes a choisi de lire les textes d’un autre plutôt que l’un des siens.

Elle monte sur scène accompagnée d’Éric Aldea (guitare), Ivan Chiossone (claviers) et Frank Laurino (batterie) les membres du groupe Zëro, avec une posture de combattant. En quelques secondes sa voix rocailleuse nous enveloppe, c’est rêche, ça gratte, cela nous emprisonne et nous emmène loin. Impressionnant ! Jouissif !

Virginie Despentes ne lit pas un texte, elle l’interprète, donne vie aux personnages, insuffle un rythme, fait ressurgir des odeurs fétides, recrée l’univers de Calaferte. Cela me rappelle un peu Lucchini "lisant-vivant-interprétant-jouant" Louis-Ferdinand Céline. Elle investit le requiem de façon hypnotique, mais avec une retenue inattendue mais bienvenue.

Sur l’accompagnement musical de Zëro, je suis plus mitigé. Parfois le rythme des musiciens se conjugue à merveille avec le tempo donné par Virginie donnant plus de force à l’ensemble. Parfois la fusion ne se fait pas et l’ensemble est quelque peu bancal. Force est de constater toutefois que dans les quelques rares instants, où Virginie n’est pas accompagnée, il manque quelque chose à sa performance.

Alors miraculeuse cette soirée ? Probablement pas, mais passionnante indubitablement !

Il y a des ponts évidents entre les univers de Despentes et de Calaferte. Despentes fait siens les mots de Calaferte. Je ne sais pas si comme l’ont écrit certains, elle paye une dette, mais elle permet à quelques-uns une belle découverte. Quant à la rencontre Despentes / Zëro, si elle ne m’apparaît pas encore comme fusionnelle, il faut de toute évidence encourager la poursuite de l’expérience.

Pour cette belle soirée, un grand merci à l'Agence de communication Anne & Arnaud !

 

En savoir plus :
Le Facebook de Virginie Despentes
Le Bandcamp de Zëro
Le Facebook de Zëro
Le site officiel de La Maison de la Poésie
Le Facebook de La Maison de la Poésie


Philippe Ache         
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