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The Columbia Years 1968-1969  (Light In The Attic Records)  juillet 2016

Quand Miles Davis rencontre Betty Mabry en 1967 il a 41 ans et se trouve à un nouveau tournant de sa carrière. Lassé de l’univers jazz dans lequel il évolue et toujours en quête de renouvellement, de révolution musicale, il souhaite se détourner de son esthétique. Sa découverte du rock, du funk, de la pop, de groupes comme Sly and The Family Stone, Jimi Hendrix ou James Brown surtout, lui font nourrir de nouvelles envies, plus électriques, plus groovy et transcendantales. L’influence de la jeune femme sur cette évolution stylistique et conceptuelle assez radicale sera, bien que le mariage ne dure même pas deux années, importante.

Betty Mabry née en 1945 et grandit en Caroline du nord en écoutant Elmore James ou B.B. King. Une éducation musicale parentale et des artistes qui lui donneront envient très tôt d’écrire des chansons. A 16 ans, elle va suivre des études à la Fashion Institute of Technology de New-York. Elle devient mannequin, obtient une reconnaissance non négligeable, certaines de ses photos sont publiées notamment dans des magazines comme Glamour, Ebony ou Seventeen. A cette période, elle rencontre de nombreux musiciens folk, rock et pop dont Jimi Hendrix et Sly Stone et devient Dj au Cellar Club, qui donnera son nom à son premier single The Cellar.

Elle rencontre Miles Davis fin 1967. Leur idylle sera immédiate. La belle est sauvage et libre. Elle quitte New York pour Los Angeles et y enregistre le single pop / soul / R&B Live, Love, Learn. A son retour, ils convolent en juste noce en septembre 1968 alors que le trompettiste vient de terminer Filles de Kilimanjaro, disque clairement adressé à sa nouvelle femme, où elle apparaît en photo sur la pochette (comme sa première femme Frances Taylor sur Someday My Prince Will Come ou sa seconde, Cicely Tyson sur Sorcerer), avec deux titres écrits pour elle : "Frelon Brun" (quel titre !) et "Mademoiselle Mabry".

Alors que Betty et Miles sont en couple, la jeune femme s’enflamme pour les disques de Jimi Hendrix et Sly and the family stone, pour ce rock déjà en pleine mutation multiracial, croisant psychédélisme, soul, groove et pop et qu’elle fera découvrir et aimer à son mari, et qui, avec James Brown, changeront sa façon de concevoir sa musique. De son côté, Davis est donc à un tournant majeur de sa conception de l’écriture musicale, de son esthétique et de sa place même en tant que "chef dorchestre" plus qu’en tant que soliste, et composera deux de ses albums les plus importants : In a silent way et Bitches Brew.

Mi 1969, Miles Davis planifie des sessions pour sa femme dans les studios de la Columbia de New York. Le casting est cinq étoiles : Teo Macero à la production, Harvey Brooks et Billy Cox à la basse, Mitch Mitchell à la batterie, Wayne Shorter au saxophone, Herbie Hancock et Larry Young aux claviers et John McLaughlin à la guitare, ce n’est pas étonnant Miles Davis a fait appel à ses musiciens, certains participeront à l’enregistrement de Bitches Brew quelques semaines plus tard. Rien de concret ne sortira de ces sessions. Le projet sera sabordé, on ne sait pas vraiment pourquoi. Miles Davis n’était-il pas satisfait du résultat ? Avait-il peur d’un futur succès probable de Betty qui ferait de l’ombre au sien ? Betty était-elle prête à sacrifier son indépendance ? Le couple se séparera quelques temps plus tard.

Reste ce The Columbia Years 1968-1969 que Light In The Attic vient de sortir. Le résultat n’est pas franchement à la hauteur des espérances. C’était à craindre… Seulement neuf titres. Six enregistrés à New York les 14 et 20 mai 1969. Trois autres (dont "It’s My Life" proposé dans une version inédite, "My Soul Is Tire" mais surtout "Live, Love, Learn") enregistrés au studio de la Columbia  Hollywood le 18 octobre 1968, produits par Jerry Fuller et arrangés par Hugh Masekela avec des musiciens comme : Wayne Henderson au trombone, Joe Sample et Cecil Barnard (Hotep Idris Galeta) au piano, Herbert Anderson Jr

Les prises faites à New-York n’ont rien d’exceptionnel non plus. Le groupe tourne, fait son job, la tête sûrement ailleurs, en remplissant la commande, mais les musiciens ne font rien d’extraordinaire (par rapport à ce que nous pourrions attendre d’eux). Nous nous demanderions presque si Wayne Shorter est dans le studio et le phrasé d’ Herbie Hancock a disparu. Nous retiendrons surtout le remuant "Hangin’Out", les très hendrixiens "I’m Ready, Willing & Able" et "Politician Man", reprise de Cream initialement appelé Politician. Et puis on entend la voix éraillée de Miles donnant quelques conseils musicaux… Rien d’essentiel mais une petite part d’histoire de la musique jazz et l’ébauche de ce qui sera la future carrière de Nasty Gal qui en une grosse poignée d’albums : Betty Davis (1973), They Say I’m Different (1974), Nasty Gal (où apparaît Miles Davis) (1975), Is It Love or Desire (1976) marquera d’une empreinte survoltée, féline et ouvertement sexuelle (ses textes, ses pochettes…) la musique funk /soul.

 

En savoir plus :
Betty Davis sur le site du label Light in the Attic Records


Le Noise (Jérôme Gillet)         
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