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puce Dieu seul le sait (Heaven knows, Mr Allison)
John Huston  août 2016

Réalisé par John Huston. Etats Unis. Drame. 1h40 (Sortie le 17 août 2016 - Première sortie 1957). Avec Robert Mitchum et Deborah Kerr.

Leave them to heaven

Le prolifique John Huston a filmé quelques-uns des plus beaux couples du cinéma américain : comment oublier Audrey Hepburn et Burt Lancaster dans The Unforgiven, Marilyn Monroe et Clark Gable dans The Misfits, ou encore Jack Nicholson et Katherine Turner dans Prizzi's Honor ?

En réunissant Deborah Kerr et Robert Michum dans "Heaven knows, Mr Allison", il crée un couple aussi beau que celui de Katherine Hepburn et Humphrey Bogart dans African Queen. Aussi beau, mais peut-être moins connu, injustice que le cinéma le Champo répare en ressortant la belle copie restaurée par Carlotta.

Le film s’appuie entièrement sur ces deux personnages, si différents et si complémentaires. Il est un marine, torse musculeux et corps bronzé, un parangon de virilité triomphante. Elle est sœur Angela, nom qui convient parfaitement à son visage de madone qu’illuminent deux yeux bleus au regard doux.

Ces deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer se retrouvent sur une île du Pacifique en pleine Seconde Guerre mondiale. Ensemble, ils devront affronter les éléments, survivre aux bombardements et échapper aux Japonais qui envahissent l’île.

Des couples antagonistes qui commencent par se déchirer avant de tomber dans les bras l’un de l’autre, on en a vu beaucoup au cinéma ; mais justement ce couple-ci n’a rien à voir avec la vieille fille et le capitaine bourru d’"African Queen".

Allison et Angela ne rentrent pas en conflit, ne se disputent pas. Chacun apprécie et accepte l’autre pour ce qu’il est et ce qu’il désire. Tous deux travaillent en commun dans le même but : s’échapper de l’île. On retrouve un Robinson et son Vendredi sans qu’existe dans leur relation de rapport de domination.

Dans l’espace clos de l’île, les personnages partagent une intimité de plus en plus grande. Les espaces se réduisent progressivement : l’arrivée des Japonais contraint les personnages à se réfugier dans une grotte, ventre maternel où Allison et Angela sont sans cesse en présence l’un de l’autre, tout en gardant une distance pudique. Cet exemple témoigne de l’érotisme délicat et persistant qui nimbe tout le film. 

Le corps puissant et désirant de Robert Mitchum, érotisé et héroïsé à l’extrême et la pureté lumineuse d’Angela sont de tous les plans. A mesure que le film progresse, le personnage d’Angela est peu à peu mis à nu sans jamais perdre de cette pudeur qui le protège. Allison lui offre un peigne, s’aventurant à parler de la chevelure qu’il imagine sous le voile de la nonne. Puis Angela, malade, est dénudée par Allison. Ce désir impossible est secondé par une tendresse extrême.

Le film joue sur les codes du masculin et du féminin. Certes, Robert Mitchum incarne le héros de guerre américain dans toute sa splendeur ; il est capable de tuer ou de tenter des opérations suicidaires pour venir en aide aux autres soldats. Certes, il est celui qui a la force physique et se faufile dans le camp ennemi pour trouver de la nourriture.

Toutefois, dans une scène amusante, les deux personnages partent ensemble à la pêche, et Deborah Kerr vient en aide au marine, trainé par une tortue marine ; jamais sœur Angela ne rechigne devant les difficultés ou ne s’offusque des remarques de son compagnons. Parallèlement, Allison se charge de tâches traditionnellement réservées aux femmes. N’est-ce pas lui qui s’occupe de la cuisine, ou qui fait office d’infirmière quand Angela manque mourir ?

Cette douceur des deux personnages l’un envers l’autre est d’autant plus crédible et émouvante qu’elle fut réelle. Mitchum et Kerr eurent un véritable coup de foudre amical qui dura toute une vie.

Il aimait à raconter que sur ce tournage difficile, Deborah Kerr avait eu besoin d’un assistant uniquement pour soulever son costume entre les prises afin de se rafraichir un peu. Mais ce qu’il ne racontait pas, c’était qu’un jour, il s’était baissé pour masser doucement son pied meurtri écorché par les rochers. Cette scène si tendre aurait pu figurer dans ce film qui sait si bien allier humour et douceur.

 

Anne Sivan         
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