Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Eau sauvage
Théâtre Paris-Villette  (Paris)  septembre 2016

Monologue dramatique écrit par Valérie Mréjen, et interprété par Bénédicte Cerutti dans une mise en scène de Julien Fišera.

Un père parle à sa fille. Ce père est joué par une femme et il lui parle d'une "boîte lumineuse" où il est installé.

Le fond de ce carré assez rassurant, dont le sol semble être fait de sable blanc, est d'abord l'objet de jolies variations de couleurs, puis c'est l'ombre - ou l'hologramme - du personnage qui se déforme ou se multiplie. Quand il s'assiera, il y aura derrière lui, une forme assise, comme en lévitation au-dessus de lui.

C'est dans ce dispositif, dans cet écrin plus précisément, que Bénédicte Cerutti parle, habillée en blanc, enceinte sans qu'on sache jamais si elle l'est vraiment, ou si c'est le père qui le serait métaphoriquement.

Sa parole est un flux de mots de tous les jours, ceux que Léo Ferré dans "Avec le temps" avait qualifié de "mots des pauvres gens". Pourtant, cette simplicité ne débouche sur aucune vraie indication sociale.

L'actrice l'interprète sans qu'on puisse le tirer vers une caricature, sans non plus lui donner un caractère bien trempée. Elle paraît parfois se dédoubler comme s'il y avait plusieurs personnages qui pouvaient sortir de sa gorge. Quel que soit l'effet escompté, la conséquence immédiate est qu'elle ne donne ni l'impression de réciter ni d'être l'héroïne d'un monologue. Elle est là, un point c'est tout.

Les effets visuels signalés, étonnamment, ne compliquent pas ce qui pourrait être ressenti comme très maniéré. Au contraire, leur délicatesse poétique, leur côté bizarrement apaisant sont comme la preuve que le texte de Valérie Mréjen n'est pas une construction "intellectuelle", un exercice de style excluant ceux qui ne savent pas décrypter la forme théâtrale.

Car cette adaptation de son roman "Eau Sauvage" par Julien Fisera ne vise que l'évidence et ne cherche qu'à convaincre qu'elle a écrit une œuvre d'une grande simplicité qui convenait bien à un montage théâtral.

L'heure jamais ennuyeuse passée en compagnie de Bénédicte Cerutti, qu'on avait vu à son avantage dans "Aglavaine et Sélysette" de Maurice Maeterlinck, mise en scène à la Colline par Célie Pauthe, respire la sérénité.

La comédienne porte les mots de Valérie Mréjen sans trahir leur origine littéraire. On a souvent l'impression qu'elle improvise dans cette conversation avec une jeune fille aimée mais hors champ. Si elle paraît déboussolée par celle qui doit être une ado dans toute sa splendeur, donc assez imperméable aux discours, et a fortiori à celui d'un père, elle n'en fait cependant pas un drame.

Dans "Eau sauvage", tout paraît léger et fugace. Cette bulle bavarde n'éclate jamais et on pourrait même imaginer qu'une fois achevée de dire le texte de Valérie Mréjen, Bénédicte Cerutti se remette dans la foulée à le rejouer...

De toute façon, on n'y coupera pas : une fois "Eau sauvage" achevé on n'aura qu'une envie, celle de se précipiter pour acheter ou emprunter le livre paru chez Allia. A priori, cette démarche ne décevra pas ceux qui la tenteront.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=