Comédie écrite et mise en scène par Alexis Michalik, avec Anna Mihalcea, Christian Mulot, Christine Bonnard, Guillaume Sentou, Jean-Michel Martial, Kévin Garnichat, Nicolas Lumbreras, Pierre Benezit, Pierre Forest, Régis Vallée, Stéphanie Vaillol et Valérie Vogt.
Ah, Cyrano ! La pièce de Rostand, jouée toujours et partout, toile peinte de l’imaginaire français, donne lieu à ce savant mélange de biopic et "d’après", si en vogue en ce début de 21ème siècle. Edmond Rostand, le "poète chéri" de la divine Sarah, flanqué d’une ménagère de femme qui lui gâte son inspiration, erre dans les estaminets, à la recherche d’un sujet, de formules, d’électrisation. Un cafetier noir, victime d’un raciste débridé - éternelle discrimination ! - fournit à Rostand le squelette de son personnage, mots, tirades. S’appropriant ce bien, Rostand invente Cyrano. Personne n’y croit. Lui, non plus. Très contemporain, il "doute" et "déprime". Mais Paris va le couronner et le porter en triomphe… Vive Rostand ! Alexis Michalik, le concepteur-metteur en scène de ce projet sur le Théâtre, a su s’entourer d’une troupe endiablée, qui donne vie à ces gens.
Le public s’amuse, arrive à suivre ("Cyrano de Bergerac" en aurait rebuté plus d’un, dame, c’est très long, et historique, et poétique !) et jouit de cette comédie champagnisée, avec clowns, cocottes, références connues, musiques très (trop?) connues, permanentes, couvrant les mots qui ne vaudront jamais les notes.
On songe à ces célèbres "musicals" anglo-saxons, vulgarisateurs d’œuvres célèbres, parfaitement rôdés : Vive Michalik !
La troupe - car il s’agit de cela - composée de Valérie Vogt, Stéphanie Caillol, Régis Vallée, Pierre Forest, Nicolas Lumbréras, Pierre Bénézit, Kévin Garnichat, Jean-Michel Martial, Guillaume Sentou, Christine Bonnard, Christian Mulot et Anna Mihalcea, virevolte avec drôlerie, enchantant un public bourgeois qui ne veut plus en rien être désormais dérangé, mais le charme des comédiens agissant impérieusement, la "fantaisie" de cette soirée, tellement de son époque, vaut largement les applaudissements.
C.L. Morel |