On ne dira jamais assez de bien de Captured Tracks, le label de rock indépendant basé à Brooklyn et dont le catalogue devrait à nouveau figurer en bonne place dans les best-of de fin d’année : Charlie Hilton (Palana), DIIV (Is The Is Are), Wild Nothing (Life Of Pause)…
Soit une formidable capacité à étancher notre soif de nouveautés et à nourrir notre appétit de madeleines à coups de signatures judicieuses (Mac Demarco, Chris Cohen) et autres rééditions propres à raviver des souvenirs aussi précieux que Sarah et Factory Records (Here Comes Everybody de The Wake notamment), deux influences digérées de fort belle manière par tout ou partie de ses petits protégés.
Fraîche et référencée (The Beach Boys et The Byrds, en passant par Big Star et The Feelies, mais aussi The Pale Fountains ou Teenage Fanclub de ce côté-ci de l'Atlantique), la jangle pop d’EZTV est représentative de cette ligne directrice : trouver un équilibre entre passé et modernité sans jamais tomber dans le cliché ni la nostalgie. Une inspiration fondatrice féconde puisque les New-Yorkais publient leur deuxième album à peine plus d’un an après le prometteur Calling Out (Captured Tracks, juillet 2015).
Epaulé par son compagnon d’écurie Nic Hessler (auteur du hautement recommandable Soft Connections l’année dernière), mais aussi Martin Courtney et Matt Kallman de Real Estate (une autre descendance prodigieuse), le groupe emmené par Ezra Tenenbaum reprend les choses là où il les a laissées : voix aérienne, guitares cristallines, mélodies à spirales et rythme alangui. Et s’il marche en terrain connu, il n’en poursuit pas moins sa paisible ascension tout au long de ces dix ballades boisées et sinueuses qui, sans atteindre des sommets (hormis sur le bien nommé "High Flying Faith"), prolongent néanmoins le charme candide des premiers pas et se prêtent à merveille au chatoiement des couleurs de l’automne.
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