Quand on me parle de chanson française, j’ai toujours des frissons, partagé que je suis entre joie et crainte. J’ai toujours peur de tomber sur un chanteur ou un groupe torturé qui se lance dans des chansons chiantes (oui, je n’hésite pas à le dire), alors avant de choisir Hildebrandt, je suis allé sur une plateforme de vidéo en ligne et je suis tombé sur un OVNI, le clip de "J’ai plein de pas" et là, je le dis clairement : le coup de foudre, tant pour le clip qui m’a littéralement hypnotisé que pour la musique.
C’est pop, électro, vivant et entraînant dès le début avec ce titre et "Les Animals". On tape du pied et on s’éclate. L’album est aussi peuplé de morceaux mélancoliques comme "Les Ondes" et "Un peu lasse", mais une mélancolie au niveau des paroles et pas forcément musicale.
Le début est tonitruant puis Hildebrandt nous emmène dans un voyage plus calme avec "C'est jamais loin" ou encore "Déjà" où on quitte la pop et ces tempo rapides pour calmer le jeu, sans jamais être ennuyeux. Il y a toujours cette voix qui nous transporte, un timbre de voix soit dit en passant agréable, loin du cliché de la chanson française inaudible (désolé pour les fans) et même quand Hildebrandt est grave, il arrive à être vivant !
J’ai même appris un nouveau terme, car voyez-vous, moi je ne suis pas un musicien (la seule fois où j’ai voulu monter un groupe, seule l’amicale des chasseurs de canards nous a appréciés) et je ne me pose pas de question technique, d’ailleurs vous avez dû vous en apercevoir et là, en lisant le texte qui accompagne le disque, j’ai lu le terme de prosodie et j’ai enfin mis le doigt sur une notion que je n’arrivais pas à exprimer clairement. Je m’explique. Le phrasé si particulier à Hildebrandt, c’est sa prosodie, c'est-à-dire : "l'inflexion, le ton, la tonalité, l'intonation, l'accent, la modulation que nous donnons à notre langage oral en fonction de nos émotions et de l'influence que nous désirons avoir sur nos interlocuteur. En outre, c'est l'étude des traits phoniques, c'est-à-dire l'étude du rythme (vitesse d'élocution), de l'accent et de l'intonation".
Car oui, Hildebrandt a son identité musicale propre, cette façon si particulière de chanter qui vous marque et qui le rend si "atypique". Et puis, Hildebrandt ce sont aussi des titres comme "Vos Gueules" plus graves, un gimmick qui me tient aux tripes ou encore "A quoi tu France ?", dont la gravité des textes peut évoquer Noir Désir, tout comme sur le titre "Gracias". Enfin, je ne peux pas ne pas parler de "L’essentiel à t’apprendre", un clin d’œil à Georges Brassens… C’est beau, bourré d’allusions, de clins d’œil, avec une mélodie envoûtante.
Hildebrandt a mis pratiquement cinq ans pour composer cet album. Il était "planqué" dans une formation, où il n’était que Wilfried, puis il s’est lancé en solo, il y écrivait déjà paroles et musique, mais maintenant il le dit lui-même : "J’avais envie de porter totalement mes chansons et les assumer de A à Z et d’explorer d’autres univers". Je n’ai qu’une chose à dire : grand bien lui en a pris. C’est beau, c’est bien chanté. Je suis réconcilié avec la Chanson Française si elle est en permanence comme cela : belle, dynamique et intelligente !
Oui, je sais, c’est mon avis, je le partage et tu en fais ce que tu veux, mais là, lecteur, vraiment, prends le temps d’aller découvrir cet artiste et surtout, mais si tu lis Froggy’s Delight tu en es conscient, la musique est vivante, alors va acheter le disque et va voir Hildebrandt sur scène et ainsi, non seulement tu contribueras à faire vivre la musique, que dis-je, la Musique mais en plus tu apprendras le pourquoi de ce nom Hildebrandt. Et oui, il faut savoir conserver un peu de mystère !
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.