Portée par des labels au style bien identifiable comme Bord Bad Records, Teenage Menopause ou Howlin’ Banana, c'est toute une jeune scène française qui apporte un vent de renouveau au rock dit "garage" que l'on pensait pourtant dévolu aux anglo-saxons.
Parmi eux, les rennais de Kaviar Special semblent tirer leur épingle du jeu. Depuis quelques mois, l'énergie un brin adolescente de leur musique se diffuse dans les festivals et les scènes de renom – en atteste leur présence à Rock en Seine ou dans la dernière sélection des Inrocks Lab.
A peine 4 ans d’existence et les voici déjà à l'origine d'un second album – sobrement intitulé #2 – enregistré dans un esprit très do it yourself qui convient parfaitement à leur musique – mélange de garage psyché et de pop parfaitement équilibrés. La production ne s’embarrasse pas de fioritures autres que celle d’un certain goût très (trop ??) prononcé pour les réverbérations. La France tiendrait-elle là les petits cousins bretons de Thee Oh Sees ou de Fidlar ?? C’est aussi du côté des Pixies – façon Surfer Rosa – ou de la scène anglaise (Libertines notamment) qu’il y a peut-être matière à trouver une filiation.
Mais revenons à ce #2 ! "Starving" ouvre l’album et annonce d’emblée la couleur : ce groupe a de l’appétit et compte bien nous le faire partager. Avec "Sleep Thoughts", "Come On" ou "Morning Light", nos quatre rennais démontrent avec brio leur sens des mélodies accrocheuses et flirtent avec la pop dans ce que le terme a de plus flatteur. "I wouldn’t touch you with a stick?" (quel titre !) apporte un peu plus de gravité. Puis, "Night shift" ou "Mind fuck" et ses riffs de guitares très réussis, annoncent une deuxième moitié d’album qui fait sérieusement dodeliner de la tête. La rythmique soudée, sur ce disque comme sur scène d’ailleurs, nous entraîne et ne nous lâche plus jusqu’à la fin.
La fougue de ce #2, c'est aussi sur scène qu'il est intéressant de la retrouver. Au vu de la quinzaine de concerts que le groupe s'apprête à donner ces prochains mois (notamment à la Maroquinerie en compagnie des excellents J.C. Satàn), les amateurs du genre auront donc de quoi se régaler.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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