Totalement improvisé. Voilà comment, après un morceau de velours d'une vingtaine de minutes, Mélanie De Biasio présentait son set au public du Tourcoing Jazz Festival. L'ensemble des chansons étaient revisitées, "mais c'est le petit truc qui fait..." la magie de cette chanteuse et flûtiste belge.
Mélanie De Biasio est une comète dans l'univers du jazz. Son originalité ? Sa volonté de casser les codes. Ce "Blackened Cities" introductif n'était autre qu'une version de son dernier album. Un seul et unique morceau (un seul) fait de va-et-vient entre murmures et intensité, entre douceurs et tensions, évoquant les villes post-industrielles. Certes, pour y entrer, il faut lâcher prise. Mais la chanteuse sait hypnotiser : voix feutrée, gestes langoureux et un éclairage extrêmement dépouillé.
Dans la salle sombre, pas un bruit, pas un mouvement. Les amateurs de jazz voyagent, conquis par le sensuel "No Deal (...with love)" ou le presque trip-hop "I'm Gonna Leave You" suivant. Il faut dire que Mélanie De Biasio, à la voix envoûtante et improvisatrice de talent à l'instrument, accomplit une prouesse musicale. Entourée de musiciens hors pair (habituellement : Pascal Mohy au piano, Pascal Paulus au synthé vintage, Samuel Gerstmans à la contrebasse, Dre Pallemaerts à la batterie), elle recrée ses morceaux au fil du spectacle sans bavure et tout en finesse. Un pari déroutant et risqué, mais étonnamment génial.
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