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Maggie Mitchell  (Préludes Editions)  mai 2016

Je ne sais pas combien de temps ce roman a incubé dans la tête de Maggie Mitchell. Ce qu’il faut en savoir, c’est qu’il est le premier. Après un paquet de nouvelles comme des timides tentatives d’expression, Les élues voit le jour. La nuit plutôt. Le crépuscule, quand tous les chats sont gris et que les silhouettes des loups et des chiens se confondent.

Chez Préludes, on ne rigole pas avec les auteurs. Cet éditeur met un point d’honneur à ne publier que des premiers romans de qualité. Comme Les élues. Roman à deux voix, deux histoires croisées pour deux anti-héroïnes, hantées par leur rencontre. A douze ans. Il y a presque quinze ans. Poursuivies par les mêmes questions pendant toutes ces années.

D’un côté : Loïs Lonsdale, ennuyeuse professeur d’anglais dans une faculté. Enfant intelligente et travailleuse, championne d’orthographe pré-pubère. Relative célébrité locale. Adulte, elle peut vous épeler des mots désuets et oubliés en un claquement de langue, c’est son petit truc à elle face à une situation stressante. Il y a ceux qui se rongent les ongles, et Loïs qui récite des mots relevés dans le dictionnaire "Lyrique. Lacrymal. Lugubre".

De l’autre : Chloe Savage, actrice de seconde zone en attente du rôle qui la propulsera directement au devant de la scène. Enfant particulièrement jolie, elle fut reine de beauté dans sa ville natale. Relative célébrité locale. Adulte, elle trimballe son corps vide d’âme et cache son véritable nom : Carly May.

Loïs et Chloé ne se connaissaient pas. Elles furent pourtant enlevées par le même homme, Zed, à quelques jours d’intervalle. Séquestrées ensemble dans un coin reculé, elles sortirent indemnes de ces six semaines étranges. Alors que le roman aurait pu être une de ces enquêtes haletantes, à la happy end où les enfants retrouvent les bras de leurs parents soulagés, l’histoire commence des années plus tard. Et le poids du temps passé depuis se ressent à chaque page tournée.

Loïs et Chloé-Carly ne se parlent plus, elles ne se sont plus jamais croisées depuis la "fin" de leur séquestration. Le roman est construit d’après leurs deux voix, des années après l’enlèvement. Au lecteur de classer les informations, de comprendre les mots-couverts, de ne pas comprendre la teneur exacte de ce que les filles disent.

Adultes, elles nourrissent l’espoir de se revoir pour échanger, pour comprendre ce qu’il s’est passé ces jours là dans la cabane, elles seules peuvent se comprendre l’une l’autre. Et c’est un roman qui va les rapprocher. Un roman comportant des coïncidences troublantes avec leur enlèvement. Un roman qui sera transformé en scénario pour être porté à l’écran.

C’est là que l’auteure démontre l’ampleur de son tissage. Le lecteur est tour à tour confident, psychologue, médecin, enquêteur, prêtre, sœur, mère, amie, animal de compagnie… Si vous l’osez, vous endosserez chacun des costumes du confesseur, de celui qui pose des questions à celui qui écoute attentivement, de celui qui partage le chagrin sans comprendre à celui qui allège le poids du secret. Impressionnant de ressentir physiquement le poids de l’insaisissable, la lourdeur de l’immatériel, la chape de plomb du silence.

Loïs trop sérieuse et Chloé trop superficielle, elles sont tellement différentes, et ce n’est qu’en se mettant dans la tête du kidnappeur que vous comprendrez pourquoi elles ont été choisies. Abattu lors de la libération des filles, pas moyen de connaître sa version des faits. Pourquoi les a-t-il enlevées ? Quel était son but ? Pourquoi s’être coupé du monde avec elles ? Pourquoi ?

Magnifique, sombre, angoissant, Les élues est une plongée sans filet dans les ravages d’un traumatisme. La lecture vous laissera perdu dans les souvenirs des filles. Oui, vous aurez une pensée (et pas qu’une, croyez-moi) pour les enfants, les innocences brisées, irrécupérables, et même de troublantes réflexions pour les kidnappeurs, parce que le monde n’est jamais noir ou blanc, il est un peu des deux. Superbement dark et déroutant.

 
En savoir plus :
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Nathalie Bachelerie         
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Du côté de la musique:

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"Queenside Castle" de Iamverydumb
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