Vous souvenez-vous de The power out, le précédent album de Electrelane ? Vous l'avez adoré ? Normal. Bon, et bien maintenant, si vous vous attendez à la v2… vous allez déchanter. Ou plutôt non, vous allez être surpris(e) !
Si vous vous souvenez bien de ce que vous avez lu sur Electrelane, à l'occasion de la sortie de The Power Out, aucun article ni crotique ne nous épargnaient les effluves d'amours saphiques et d'engagements féministes déterminés, voire militants à propos de Verity Susman (voix, piano), Emma Gaze (batterie), Mia Clarke (guitare – elle venait d'arriver dans le groupe). Certes l'album avait plu, mais l'emballage journalistique restait.
Axes donne un grand coup de pied dans cette fourmilière de tabloïd. Si on avait occulté qu'elles sont de vraies artistes, elles se chargent de nous le rappeler. Avec brio.
Avec leur nouvelle bassiste (Ros Murray), elles démarrent l'album sans complexes et "One, Two, Three, Lots" le premier morceau prévient : videz vite la petit case dans laquelle vous nous avez rangées ; nous, on a déménagé !
Les morceaux s'enchaînent comme les surprises. Si la voix de Verity n'est pas systématiquement au rendez-vous, le plaisir de jouer ensemble est absolument manifeste. Plaisir brut qui témoigne de la façon dont l'album a été enregistré : quasiment d'une traite, dans une ambiance de répétition, l'arrivée récente de Ros nécessitant que les groupe trouve ses marques. Et là, j'hésite : faut-il davantage saluer le talent du groupe ou celui du producteur, Steve Albini ? A ce niveau, il faut considérer Albini comme une membre à part entière du groupe.
Une fois passé ce côté un peu rugueux et parfois agaçant de la ligne mélodique qui évolue en bœuf pour s'arrêter aussitôt (le coté groupe en répétition), il faut absolument découvrir le très beau "Two for Joy", l'urgence de "If not now, then ?", la puissance que prend le clavier de Verity dans "8 steps" en se frottant au flamenco (oui madame), mais plutôt version Dresden Dolls. Si l'influence de Joy Division pré-existait dans le groupe, la basse de Ros enfonce le clou et "Atom's Bomb" ou "Those Pockets are people" sont de très beaux hommages au groupe du défunt Ian Curtis.
Enfin, que des surprises et des bonnes, avec ou sans voix, avec sax, clavier et… la liberté d'un groupe qui décidemment a une étonnante capacité à faire évoluer son univers musical.
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