Mythe ou réalité, les Crystal Fighters tiendraient leur nom du manuscrit d’un opéra basque écrit par le grand-père d’une des membres du groupe, qu’elle aurait retrouvé à sa mort dans son grenier. De là est née la fascination pour le Pays basque au point d’incorporer dans leurs compositions plutôt électro-rock des instruments traditionnels basques. Le groupe repéré par Kitsuné a rapidement conquis la planète à renfort d’utilisation de leur musique dans des pubs, des séries, des jeux vidéo...
Après Star Of Love (2010) et Cave Rave (2013), revoilà donc notre joyeuse bande de retour le 21 octobre 2016 avec un disque enregistré aux quatre coins du monde, Everything Is My Family (PIAS) qui, comme ses prédécesseurs, est un joyeux fouilli d’influences diverses, variées, multiculturelles et chatoyantes (comme la très jolie pochette de l’album).
Passé les deux premiers titres ("Yellow Sun" et "Good Girls") où l’on retrouve des sonorités et des thèmes déjà explorés dans les précédent albums, la suite du disque devient je trouve un peu trop tapageuse. Le rihannesque "In Your Arms" digne de l’Eurovision ou la ballade "Live For You" avec sa voix voice-codée à mort n’apportent pas grand chose d’heureux musicalement. "Ways I Can’t Tell" importe des sons quasi japonisants à un rythme électro (on pense même à The Prodigy parfois), le refrain est efficace sans pour autant déborder d’originalité.
La seconde partie de l’album est par contre beaucoup plus plaisante. Le single "All-Night" dansant et ensoleillé à souhait fait revenir les guitares sèches et autres ukulélé ou instruments basques dans un refrain chanté à plusieurs voix, et des percussions entraînantes, on s’imagine bien sur une île paradisiaque. "The Moondog" fait une grande place aux choeurs et à un rythme chaloupé, la chanson montant en puissance jusqu’à l’arrivée des cuivres en toute fin. "Fly East" s’appuie principalement sur des percussions et des cris tribaux, jusqu’à l’arrivée surprenante d’une guitare électrique énervée, on croirait entendre du rock progressif tellement les Crystal Fighters passent d’un style à l’autre, d’un rythme à l’autre dans la même chanson. Des percussions encore pour "Living The Dream", accompagnées par des nappes électroniques au synthétiseur, et un phrasé quasiment rappé, très sympathique.
La pépite de cet album est sans doute le dernier titre "Lay Low", dédié à leur batteur Andréa décédé brutalement en 2014, juste avant leur montée sur scène au Solar Fest de Majorque. Loin des productions nerveuses et édulcorées, instruments acoustiques et clappements de mains nous accompagnent dans une ode à l’amitié et nous invitent à profiter de la vie qui à tout moment peut s’arrêter :
"Friends, I love you so
It’s a matter of time
Before we leave the ones we know"
Voici la vidéo de ce lumineux et émouvant "Lay Low" :
En résumé, encore un album qui part dans tous les sens en manquant hélas un peu de cohérence, qui confirme Crystal Fighters comme groupe inclassable et qui, à coup sûr, mettra du soleil dans votre automne.
Coup de froid sur le pays, tant en terme de météo que de politique. Réchauffons nos petits coeurs avec de la musique, des livres du théâtre et la MAG#90...
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