Volatile, le duo pop Watoo Watoo devient trio goth’ corbeau, gagnant en envergure ce qu’il perd en légèreté. Volant de ses propres ailes – elle chante dans Montclair, il joue dans Melicoton – la paire entame une ronde obscure avec l’oiseau de nuit Yannick Rault, du groupe post-punk This Grey City, sous l’énigmatique avatar Photon. Une unité corpusculaire de lumière qui éclaire un virage crépusculaire, telle l’aurore d’un nouveau jour polaire.
Manteau sombre et épuré (clips en noir et blanc, pochette sortie de Factory Records), ramage sibyllin (voix éthérée, basse abyssale, synthé fantomatique), la twee douceâtre à laquelle le double "W" nous avait habitués se pare d’un panache tranchant sous l’effet du vent glacial insufflé par son compagnon de virée.
Cet "Univers Étrange", estampillé early 80’s, a logiquement trouvé sa place au sein de la galaxie Beko Disques, label héritier de l’esprit Sarah Records et prescripteur de talent(s). Toujours à l’affût, celui-ci a judicieusement placé le single "Discobolus" sur orbite (la compilation thématique "Bekolympics") pour mieux nous acclimater à ce changement d’air avant de plonger ("Dive", ou plutôt DIIV) dans les frimas de "November" et "Décembre".
À partir d’une ligne claire, Photon réalise une boucle occulte vers la cold wave séminale (Siouxsie and The Banshees, The Cure) et son soleil de minuit ne demande qu’à briller.
# 15 septembre 2024 : Après la culture physique, retour de la culture tout court
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