Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce A l’orée du verger
Tracy Chevalier  (Editions Gallimard)  mai 2016

Une américaine installée à Londres depuis un bail, here is Tracy Chevalier. Oui, c’est elle, la formidable narratrice comblant les vides laissés par l’histoire. Elle s’est révélée au monde après La jeune fille à la perle, adapté sur grand écran. Depuis, elle continue d’écrire des romans mêlant histoire et fiction.

A l’orée du verger retrace la route anonyme d’une famille au temps de la construction de l’Amérique, qui n’a pas toujours été un eldorado, et qui ne l’est pas non plus pour tout le monde. Mais en 1838, la blasé-attitude n’avait pas encore pollué toutes les chaumières, et le rêve paraissait réaliste.

Tracy Chevalier plante le décor dès les premières lignes  et nous rencontrons la famille Goodenough pataugeant dans les marécages du Black Swamp avec leurs marmots et leurs trognons de pommes. Il s’agit plus précisément de graines et de greffes de pommier qu’ils apportent avec eux dans l’espoir de perpétuer l’héritage familial de cultivateurs de pommes.

Le malaise est perceptible dès les premiers mots : Sadie et James sont loin de leurs premiers émois, rien ne semble les mettre d’accord, de la manière de cultiver des pommiers à la façon de traiter leurs enfants. Maltraitance familiale, violences conjugales, les services sociaux et les titres racoleurs du vingt et unième siècle s’en donneraient à cœur joie.

Et pourtant, A l’orée du verger n’est pas décrit comme un enfer, mais plutôt comme la conquête d’un monde meilleur. Tracy Chevalier décrit sans ambages la difficulté de la vie d’émigrés, les longs efforts des colons pour apprivoiser la Terre et dompter les cultures. Et au lieu de plaindre la famille, l’auteure réussit à éveiller une compassion sans limite pour nos ancêtres, et même à nous faire culpabiliser un peu de notre façon de gaspiller le confort qu’ils ont si chèrement payé.

Parce que la vie ne les a pas épargnés. D’autant plus que les Goodenough vivent dans un coin reculé, à la météo défavorable. Chaque hiver ampute la famille d’un enfant, les arbres dépérissent, le jardin produit à peine de quoi subsister. La colère gronde, James devient rustre et Sadie alcoolique. Ils semblent se détester tellement fort qu’on se demande bien s’ils se sont aimés un jour.

Un drame dont nous apprenons les tenants et aboutissants en fin de roman, détruit la dernière étincelle de solidarité familiale. Robert quitte la demeure et s’en va sur les chemins. Son parcours y est narré à travers les courriers sans réponse qu’il envoie à sa famille. Jusqu’à ce qu’il cesse d’en envoyer, les supposant tous morts. Puis les lettres de la douce Martha, sa petite sœur, prennent le relais. Elle est également à la recherche de son frère bien aimé, le seul pour qui le mot famille est réel. Le retrouvera-t-elle ?

D’une écriture pudique, Tracy Chevalier trace avec brio le parcours de la famille Goodenough dans la conquête de l’Amérique du début du XIXème siècle. Nous partageons les grands drames et les petites joies au rythme des personnages auxquels on s’attache sans ambigüité. Et pas seulement parce qu’ils ont sué sang et eau pour notre confort, mais aussi parce que cette histoire trouve un écho dans chacun de nos passés, parmi ces ancêtres méconnus qui n’ont fait que se battre pour nous offrir le monde dont ils rêvaient. Savons-nous en profiter ? Aurions-nous su faire les mêmes sacrifices à leur place ?

 

 


Nathalie Bachelerie         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=