Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Hamlet
Théâtre Les Gémeaux  (Sceaux)  janvier 2017

Tragédie d'après l'oeuvre éponyme de Shakespeare, mise en scène de Thomas Ostermeier, avec Urs Jucker, Lars Eidinger, Jenny König, Robert Beyer, Damir Avdic et Franz Hartwig.

Thomas Ostermeier met en scène "Hamlet" de Shakespeare avec une partition quasiment réécrite par son dramaturge attitré, Marius von Mayenburg, à partir d'une nouvelle traduction.

Et ce, afin de se centrer sur le personnage-titre et répondre à un changement de focale, du métaphysique au politique, pour procéder à une mise en résonance entre la révolte ratée de Hamlet contre contre les turpitudes, dont le royaume pourri du Danemark serait l'illustration univoque, et le rêve de révolte d'une jeunesse contemporaine désemparée.

Les parti-pris sont radicaux avec un texte à la fois raccourci et assorti d'un prequel, avec deux scènes surnuméraires, une distribution restreinte à six comédiens et le choix d'une mise en scène décalée qui navigue du burlesque à l'expressionnisme en passant par le comique, le grotesque et, très souvent, par la case Grand Guignol avec une débauche de jus d'airelle rouge en guise d'hémoglobine dont s'abreuve et se maculent les protagonistes.

Et surtout l'approche du personnage-titre qui n'est pas un jeune homme romantique taraudé par une mélancolie lyrique et atteint d'une procrastination qui le maintient dans le dilemme intellectuel entre le dire et le faire, mais un bouffon ventripotent, caractériel et paranoïaque qui joue et déjoue la mission de vengeance réclamée par le spectre de son père.

La tragédie se déroule dans la spectaculaire scénographie conçue par Jan Pappelbaum qui transforme le plateau en une étendue de terre brune et épaisse, la terre des ancêtres, des pères et des morts, une terre qui colle aux souliers, alourdit le pas avant de le bloquer et d'ensevelir le marcheur, régulièrement traversée par un praticable mobile, tel un radeau, sur laquelle repose une monumentale table, symbole polysémique, de la grandeur du pouvoir et du prosaïsme de ceux qui l'exercent.

Sous les lumières crépusculaires de Erich Schneider et la projection, en boucle, de morphing entre le visage des protagonistes et une tête de mort réalisé par Sébastien Dupouey, se dessinent de saisissantes images.

Scandé par le dileme introductif du fameux monologue d'Hamlet, le spectacle s'ouvre avec trois scènes magistrales, des scènes de révélation quant à la personnalité d'Hamlet, le négatif de celle d'Oedipe, qui ne tuera pas son père, n'épousera pas sa mère et ne deviendra jamais roi, et de la décompensation psychotique qui s'opère sous le masque de la folie, et condensé limpide d'une inéluctable tragédie.

A savoir, la scène des funérailles du roi qui se déroulent sous la pluie, dispensée par un tuyau d'arrosage tenu à hauteur de braguette par un comédien, et d'une manière tragicomique conduisant au fou-rire en raison des mésaventures, dignes du cinéma muet, du fossoyeur maladroit aux prises avec le cercueil et de la famille pataugeant dans la gadoue, le banquet de noces de la mère d'Hamlet s'exhibant en danseuse du ventre qui ressemble à un mariage plébéien en salle des fêtes municipale et le dévoilement d'Hamlet.

La direction d'acteur de Thomas Ostermeier est efficace et l'interprétation émérite des comédiens de la Schaubühne de Berlin en charge de plusieurs rôles - Urs Jucker, Robert Beyer, Damir Avic, Franz Hartwig et Jenny König avec mention spéciale pour son incarnation réussie tant de la reine manipulatrice que de l'ingénue Ophélie - ne faillit pas.

Quant à Lars Eidinger, double actorial du metteur en scène au sommet de son art, il campe un Hamlet inoubliable en costume tirebouchonné de péquenot, le corps alourdi d'une prothèse ventrale, et ce, à tout point de vue. Pour sa composition sidérante certes, tant que pour ses échappées belles interactives dont la récurrence et la durée entraînent un "décrochage" qui sera fatal pour certains.

En effet, à plusieurs reprises, dont certaines en relation avec de micro-événements se déroulant dans la salle telle la sonnerie d'un portable, il interrompt la représentation et se livre à des facéties de one showman bigardien dont il est difficile de savoir, compte tenu de l'apparente sidération de ses partenaires, si elles sont prévues pour conforter l'incontrôlabilité d'Hamlet ou si elles résultent d'une improvisation spontanée en roue libre.

 

MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

On fait le plein de découvertes cette semaine avec des tas de choses très différentes mais toujours passionnantes. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=