Les femmes comme des montagnes
(Audiogram / Sony) février 2016
C’est de là qu’il vient, où les caribous sont rois de la chaussée et le bonnet trappeur indémodable. Direct from Québec mes amis ! Bon d’accord, mon imitation d’accent est nulle, mais Philémon Cimon le perd aussi quand il pousse la chansonnette. Et quelles chansonnettes ! Troisième album du garnement, Les femmes comme des montagnes est une déclaration d’amour à celles de sa vie (et aux autres).
Dès les premières notes, les sensuelles trompettes de la fiesta ondulent au creux des enceintes, la voix de Philémon Cimon s’élève : "Je t’ai jeté un sort, maintenant tu dois m’embrasser" ("Je t’ai jeté un sort"). Ah… collaboration cubaine, quand tu nous tiens… ça frissonne en dedans.
Acidulé et pop, l’album est un souffle frais sur visages cirés. Fortement recommandé en substitut de thérapie comportementale, Les femmes des montagnes est avant tout une belle part de galette dodelinante. Une sorte de "be happy" de la musique.
De la guitare entourloupe, un peu de piano féminin, un rythme joyeux à la Joe Dassin, et ces mélodies chaloupées entraînent tout sur leur passage. Ressemblance avec un kidnapping à la flûte tout à fait fortuit… un ensemble qui donne envie de taper dans les mains et de sautiller comme des enfants autour d’un robot qui fait plouf quand il marche.
Il chante les femmes qu’il aime ("Eve"), celles qu’il trompe ("Maudit"), qu’il fantasme ("Ces montagnes") : "Toi, amante enchantée idéale, enfanteuse de lumière, ah comme il est long le chemin, mais j’espère un jour toucher ta chair", celles qui l’ignorent ou ne l’aiment pas assez ("Sur la ville"), celles qu’il aime trop ("Comme une fontaine")… les mères, les sœurs, les amantes, les réelles, les rêvées…
Parfois cajoleur et tendre, parfois insistant et lourdingue, Philémon Cimon chante la splendeur de ce que lui inspirent les femmes avec grand talent et sans ironie. A écouter comme il nous l’offre : avec plein d’arrières pensées et de fantasmes (pas forcément coupables d’ailleurs).
"Nous allions par ces montagnes comme des enfants perdus
Sans chemin ni sentier, et cherchant encore une folle,
Fou de toi je suis et ce jusqu’à l’immortalité,
Nu je suis né, et fou je serai, j’irai où j’irai"
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