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puce Les larmes noires sur la terre
Sandrine Collette  (Editions Denoël)  février 2017

Elle s’est accordée les faveurs du grand public avec l’élection de Il reste la poussière au rang du Prix Landerneau Polar 2016. Vous allez me dire, et alors ? Recevoir un prix n’immunise pas contre la baisse de régime ou le moins bien. Certes, vous auriez raison si nous n’étions pas en présence de Sandrine Collette.

Il y a un mois, je ne connaissais pas l’auteur. Depuis une semaine, je me demande comment je vais faire pour oublier un peu. Oublier un peu Les larmes noires sur la Terre, simplement pour détourner le regard de l’ambiance du roman. Histoire de passer à autre chose. Parce que la vie continue, n’est-ce pas ?

Le roman est placé dans un futur immédiat qui pourrait d'ores et déjà être une réalité de notre présent. Pourvu que les candidats en campagne n’y puisent pas des idées. Ah non, suis-je bête, ils sont trop occupés à canarder leurs adversaires au lieu de penser à l’avenir du pays…

Revenons aux Larmes noires sur la Terre, dans ce futur anticipé, les SDF, les cas sociaux et les délinquants seraient délocalisés dans une ville nommé la Casse. Où des carcasses de véhicules font office de logement. Ah oui, évidemment, ils ont un toit sur la tête, ah non, ils ne nous ponctionnent pas nos impôts. Ah oui, c’est un ghetto, un vrai, comme aux anciens temps que nous ne voulons pas connaître. Un ghetto avec ses matons pourris, sa mafia puissante, son régime de terreur et ses trafics permanents.

Sandrine Collette nous entraîne dans ce paysage lorsque nous suivons Moe et son bébé. Tirée des îles par un amour de vacances, elle quitte cet homme distant et ses voisins misogynes pour un ailleurs plus brillant. Mais la dégringolade continue, elle avait commencé bien avant, à croire que le destin n’avait qu’un seul objectif : l’amener dans cette rue avec son bébé dans les bras. Très vite, elle sera guidée vers La Casse, où une 306 grise fera office de logement.

Mais la condition humaine a cela de magique dans le fait que chacun croit toujours qu’un espoir est permis. Même secret. Pour elle, et surtout pour son bébé, Moe s’accroche à cette esclavage moderne. Dans sa ruelle, cinq femmes l’accueillent avec plus d’humanité que le village dans lequel elle a vécu auparavant, sans jugement, avec des sourires et des paroles rassurantes. Bien sûr que chacune d’entre elles veut se tirer de là fissa. Pas besoin de faire de longs calculs pour comprendre que la mission sera particulièrement délicate.

Au fil des pages, nous nous attachons à celles que la société a mis au rebus, nous frissonnons de concert aux patrouilles, nous nous apaisons à la bienveillance d’Ada, nous rions avec Poule, nous partageons avec Nini et Jaja. Le récit opère avec justesse des bonds en arrière pour comprendre comment chacune a atterri ici. Les profils divergent, mais sont tellement plausibles, tellement cohérents avec le quotidien que l’angoisse éteint les soupirs de compassion à une seule idée : ça pourrait être moi. Un seul doigt dans l’engrenage suffit, et la vie se charge du reste.

Le courage est l’étendard du roman, la force de rester debout, de ne pas s’effondrer sous les quolibets, la résistance insoupçonnée de ceux qui n’ont plus rien à perdre. Si seulement la moitié de ce courage était présent dans la moitié de l’humanité, il y un bail que nous serions en paix avec le monde.

Bien qu’elle soit présente derrière chaque caractère, l’auteure sait se faire oublier à la lecture du roman, d’un réalisme bouleversant. Les larmes noires sur la Terre vous tirera des larmes et des rires, sa dureté n’a d’égale que la fragilité des âmes qu’il décrit. Décidément, la bonté dépasse véritablement toutes les horreurs.

 

A lire sur Froggy's Delight :
La chronique de "Animal" du même auteur
La chronique de "Et toujours les Forêts" du même auteur

En savoir plus :
Le Facebook de Sandrine Collette


Nathalie Bachelerie         
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