Pour tous ceux qui veulent apprendre une langue étrangère parlée en Amérique du nord, voici une méthode révolutionnaire : Les Cowboys Fringants.
Etrangère, étrangère, mais de quoi parlez vous donc mon bon monsieur ?
Mais du québéquois, pardi.
De part ce qui nous arrive de là-bas, on a souvent une image quelque peu réductrice du paysage musical québécois (merci Céline). Mais il existe heureusement quelques fauteurs de troubles qui nous proposent une alternative : de la chanson revendicative et mélodique, j'ai nommé les Cowboys Fringants.
Très connus dans leur province mais encore peu en France, les cowboys ont débarqué il y a 1 an et demi en remplissant l'Elysée Montmartre. Ils nous présentaient alors un Live (Attache ta tuque) rassemblant sur 2 cd et 1 dvd leurs 3 précédents opus.
Tout d'abord, il faut familiariser son oreille aux sonorités québécoises. Quelques chansons d'initiation ne sont pas de trop avant de saisir pleinement tous les mots et tournures de nos cousins d'Amérique. Ensuite, on se lance et se laisse entraîner par les mélodies qui nous obligent à hocher la tête en rythme et à chantonner.
Revendicatif certes ("En attendant", "Lettre à Levesque", "Si tu penses un peu comme ça"), écologiste ("8 secondes", "Plus rien"), un brin nostalgique ("Les étoiles filantes") mais également dépeignant des vies malheureusement ordinaires ("Ti-cul"," "Hannah"), les petits tracas amoureux ("Ces temps-ci"), ou racontant simplement de belles histoires ("La reine"), les Cowboys nous parlent de ce qui nous parle.
Quelques chansons humoristiques ("Camping Ste-Germaine", "Symphonie pour Caza") leur permettent néanmoins de renouer avec leur début quand ils parodiaient des chansons western et contrebalancent des chansons au sujet plus dur ("Ma belle Sophie").
Un style folk country, une musique festive et très mélodique, des textes réalistes ne tombant pas dans la facilité, les Cowboys livrent un album sincère et nous offrent une grande bouffée de fraîcheur. Pas besoin d'aimer le sirop d'érable et de jouer au hockey pour les aimer.
Ils raniment un courant de chanteurs engagés socialement qui existait dans les années 60-70 et deviennent ainsi les meilleurs ambassadeurs que le Québec pouvait espérer. |