Seul en scène écrit et interprété par Lionel Cécilio dans une mise en lumière de Johanna Dilolo.
Atteint d’une maladie incurable, un jeune malade tient quotidiennement le journal de bord de sa maladie, tentant de convoquer les moments passés ou d’inventer des histoires imaginaires pour ses lecteurs.
Dans la grande tradition du seul en scène où l’auteur se raconte (dans la lignée des spectacles de Philippe Caubère), Lionel Cecilio dans "Voyage dans les mémoires d’un fou" ajoute comme ingrédient la fin proche de son personnage pour pouvoir vivre les choses plus intensément et donner à son journal un aspect crucial.
Il raconte son enfance, où amoureux des mots il s’amusait à les mélanger (jusqu’à observer une nouvelle langue : le "frantugais") et ses débuts au cours de théâtre.
Le portrait de ce rêveur où le comédien aussi sincère que techniquement irréprochable (notamment d’une parfaite diction) développe avec concentration l’écheveau de son récit fantasmagorique est parfois désordonné mais toujours surprenant.
Emaillé de fulgurances poétiques ou de bons mots ("le latin est à la croyance ce que le vinaigre blanc est au ménage") Lionel Cecilio propose un voyage singulier peuplé d’une galerie de personnages pittoresques, où l’on croise Jeanne d’Arc, où Einstein et Dieu se rencontrent.
Le jeune comédien fait la démonstration de son talent de mime et de clown dans cet audacieux seul en scène à la fois poétique et humoristique.
Parfois d’une écriture aussi incisive que brillante en phase avec son époque, la pièce, par le nombre de thèmes traités qui ne sont, pour certains, pas suffisamment exploités, laisse un petit goût d’inachevé, mais on ne doute pas que ce talent prometteur puisse encore affiner son contenu pour la prochaine, et l’on apprécie, comme il se doit, ce moment de sincérité au style insolite teinté d’une petite nostalgie qui le rend particulièrement attachant.
Un talent à suivre de près. |