Alors que s'achevait le millésime 2017 du Carnaval de Venise, la fête ancestrale qui a traversé les siècles depuis le Moyen-Age, le Musée Cognacq-Jay inaugurait l'exposition "Sérénissime ! Venise en fête de Tiepolo à Guardi" illustrant les festivités de son dernier âge d'or culturel. Une exposition-bonbonnière tant par le nombre restreint d'oeuvres présentées que par la scénographie du Studio Tovar qui a transformé les petites pièces du premier étage dévolues aux monstrations temporaires en
salons précieux.
En effet, sont ajoutés aux boiseries,du tissu tissu tendu, du damassé carmin, et de nombreux voilages.sur lesques sont imprimés des gros plans des toiles exposées,
Quatre salles pour un parcours thématique par lequel les commissaires Benjamin Couilleaux et Rose-Marie Herda-Mousseaux, respectivement conservateur du patrimoine et directrice du musée Cognacq-Jay, dresse un panorama des fêtes, célébrations et spectacles scandé en quatre déclinaisons.
La Sérénissime en fête
La fête résonne dans toute la ville, des casini de la Place Saint Marc aux ridotti des palais qui longent le Grand Canal, dans les tavernes et dans les modestes maisons entourant une petite place où se dressent les tréteaux de la commedia dell'arte.
Joie et allégresse en privé que Pietro Longhi immortalise dans ses scènes de genre ("Le concert", "La Furlana" et "Le couple joyeux") et en public avec les concerts et opéra proposés dans les premiers théâtres maçonnés dont La Fenice.
Les peintres védustistes comme Francesco Guardi ("Le ridotto") et ceux d'obédience rococco tel Giambattista Tiepolo ("Le triomphe de Polichinelle") livrent ainsi de belles scènes de rue où déambulent les masques.
Le décor somptueux que constitue la ville de Venise et le déroulement de ses festivités célèbres sont également propices aux grands événements politiques et aux déplacements des cours royales. Ainsi sont immortalisées la sortie du Doge porté sur la place Saint Marc,les célébrations pour le mariage du dauphin Louis avec l’infante Marie-Thérèse d’Espagne à l'ambassade de France à Venise et la présidence d'une régate par l’empereur Napoléon Ier.
A ne pas rater deux chef d'oeuvre - "La femme au masque" de Tiepolo et "Le Casotto du lion au Carnaval de Venise" de Longhi - et à noter une série de conférences illustrées en mars (en entrée libre) et de concerts se déroulant au Musée ainsi qu'un cycle cinéma "Venise au fil des siècles" à L'Institut Culturel Italien de Paris. |