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James Foley  février 2017

Réalisé par James Foley. Etats Unis. Romance/Erotique. 1h58 (Sortie le 8 février 2017). Avec Dakota Johnson, Jamie Dornan, Bella Heathcote, Kim Basinger, Eric Johnson, Hugh Dancy, Marcia Gay Harden et Eloise Mumford.

Il y a certains films que l’on n’envisagerait pas de regarder seul. D’abord parce qu’on a besoin d’un alibi pour savourer ce plaisir un peu coupable : aller voir un film qu’on sait être mauvais.

Ensuite parce qu’on a besoin de complices disposés à venir glousser avec vous devant ledit film. Avant de plonger dans une étonnante léthargie.

L’un des grands problèmes de "Cinquante nuances plus sombres (Fifty shades)" réalisé par James Foley, qui est aussi sa grande qualité, c’est qu’il est si facile de s’en moquer.

Narrativement, visuellement, idéologiquement, ce film est un tel ramassis de clichés qu’on a envie, à intervalles réguliers, de donner un bon coup de pied dedans. Comme quoi, le sadisme de Christian est finalement communicatif. Mais c’est si facile que ça en devient presque malhonnête…

Essayons quand même de résumer. Bon, vous vous souvenez sans doute que - spoiler alert - Anastasia, dans un fol mouvement de résistance, quittait son milliardaire de boy-friend après avoir reçu une fessée. Ce qui, à Hollywood, semble constituer l’acmé de la relation sadomasochiste.

Elle reste seule et éplorée… pendant les cinq premières minutes du film. Ensuite, après une séquence de retrouvailles navrantes, toute en soupirs humides et en bouche en cœur, les deux amants se retrouvent.

Et, en un sens, c’est tout. La vraie relation sadomasochiste commence alors. C’est celle qui unit le spectateur avec ce film, qui lui fait miroiter pendant deux heures un potentiel rebondissement qui ne viendra jamais.

Il faut donc imaginer le désespoir du spectateur qui n’a d’autre échappatoire que d‘essayer d’estimer le budget lingerie de l’héroïne ou de comprendre comment il est possible que Christian garde des marques de rouge à lèvres sur le torse, toute la journée + après une nuit d’amour torride, sans que ça déteigne sur sa chemise blanche.

Il faut dire que la débauche est bien plus financière qu’érotique ou visuelle. Le film ne cesse d’exhiber impudiquement son budget, donnant l’impression de n’être qu’un reflet grandeur écran de la penderie de l’héroïne, nantie d’une garde-robe sur mesure qui laisse penser que Christian, dans une autre vie, aurait pu être meilleur couturier qu’il n’est pilote d’hélicoptère.

Au-delà de toutes ces choses qui font pouffer le spectateur averti s’ajoutent quand même des éléments extrêmement gênants. Passons sur le fait que les émoustillantes contorsions SM qu’on ne cesse de nous vendre sont aussi originales que le menu du vendredi dans une cantine scolaire.

Ecartons d’un revers de main négligent le postulat assez réac qui fait des désirs sexuels "déviants" une perversion forcément liée à un traumatisme enfantin. Laissons passer en grinçant des dents l’usage sirupeux de la musique qui vient engluer d’une couche de sucre supplémentaire des images déjà bien lourdes.

Mais comment justifier qu’un film, qu’on nous vend comme une revendication des femmes au plaisir et comme une sorte de quête de soi (dans un pentahouse en marbre avec piano à queue, c’est quand même plus simple pour affirmer son identité quand on est bien installée) nous montre à chaque plan une femme absolument livrée au regard du spectateur hétérosexuel ?

Même sans ressortir les intéressantes théories de Laura Mulvey, on sent bien qu’il est problématique de filmer une héroïne comme une poupée gonflable en porte-jarretelles. Lors de ces ennuyeux ébats avec Christian, que voit-on à chaque fois ? le corps dénudé de la jeune femme et son visage extatique à partir du moment où on estime qu’il serait indécent de filmer plus bas… Et Christian dans tout ça ? Oh bah il a disparu, laissant la place à l’imaginaire du spectateur de manière assez vulgaire.

Bref, dans ce produit de consommation estampillé grand public, c’est, comme très souvent, la femme qu’on se propose de vendre. Les bas résilles sont compris dans le lot, mais le cerveau et la personnalité ne sont pas inclus. Qui sait, on les trouvera peut-être quelque part dans le dernier opus ? Ou pas.

 

Anne Sivan         
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