Ce disque, c’est presque une histoire de malentendu. Sur le titre et sur la pochette, pas sur la musique. Cette façon de poser le saxophone sur une épaule d’un côté et son double (pas maléfique heureusement…) la main sur des pédales d’effets.
On aura compris : la musique sera prise de manière irrévérencieuse (cette façon de se mettre en scène très éloignée d’une majorité des autres saxophonistes actuels), ce n’est pas forcément un mal, et ce disque sera une aventure en solitaire, sans son groupe de jazz-rock The Electric Epic, le saxophone seulement accompagné par des machines et des boucles électroniques.
Ensuite le titre Free. Il n’est ici aucunement question de free jazz, cette réponse musicale à une révolution sociétale, comme pourrait l’entendre des musiciens comme Cecil Taylor, Eric Dolphy ou Ornette Colemann. Néanmoins, il reste ce même refus de la séduction par la simple virtuosité ou beauté du son (pourtant, son son costaud de ténor n’est pas inintéressant) tout en s’appuyant sur les effets bruitistes, l’abolition des structures, cette même envie de rompre les codes ou de les mélanger, et une certaine spontanéité du geste musical.
Un geste musical qui ici en solo implique forcément une certaine introspection. Free est un voyage, un disque pensé comme un film, où se rencontre, s’invite le baroque allemand et Raphaël Imbert, le krautrock, le dub, Weather Report, les musiques noires américaines, Bruno Coulais, les fanfares de la Nouvelle Orléans, des Balkans, les musiques orientales et Tibetaines, le rock, Duke Ellington.
Un mélange qui n’a rien de neuf et qui pourrait sembler roboratif, avouons que les charges électroniques plombent parfois un peu la poésie de la chose, mais qui est sauvé par une ligne directrice. Une ligne simplissime. L’émotion. Et cette émotion n’est jamais perdue de vue, même cachée derrière un groove anguleux, des mélodies contrapuntiques, de sombres atmosphères, des notes en échappées, une spiritualité et une réelle énergie. On ne traverse pas le miroir, on le casse…
Peut-être plus que la musique d’un film fantasmé, ce Free, loin de toutes chapelles, est simplement une expérience à vivre les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.