A day for the hunter, a day for the prey
(Jazz Village) juin 2016
"You’re just a baby, You can not fly, Your wings won’t spread against the sky"
La chanteuse Leyla McCalla dédie son album : "to the human spirit, ever in search of freedom, love, safe harbor and a sense of home". Sur le papier, cela fait un peu cucul la praline. Pourtant…
Leyla McCalla, jeune chanteuse et violoncelliste, est découverte alors qu’elle joue les suites de Bach dans les rues du quartier français de la Nouvelle-Orléans par Tim Duffy, fondateur de la Music Relief Foundation (fondation de Caroline du Nord venant en aide les Bluesmen âgés dans le besoin et encourage les jeunes talents en devenir). C’est ainsi qu’elle débutera avec Taj Mahal et les Carolina Chocolate Drops. La jeune musicienne semble, avec sa voix si chaude et sensuelle et cette façon personnelle de jouer du violoncelle, pouvoir tout interpréter magnifiquement, que cela soit du folk, du blues ou une vieille chanson créole.
Leyla McCalla, de parents Haïtiens, est originaire de New-York, c’est une musicienne multi-instrumentiste capable de chanter, jouer aussi bien du violoncelle, de la guitare ou du banjo. C’est à la Nouvelle-Orléans que la musicienne se révèle : "C’est une ville où je me sens chez moi. Plus j’en apprends sur l’histoire de la Louisiane, ses liens avec la culture d’Haïti et celle des pays francophones, plus j’éprouve un sentiment d’appartenance. Au bout de trois ans, je n’en suis encore qu’à la surface des choses".
De cette terre multiculturelle, Leyla McCalla y puise le meilleur et offre une musique qui mélange folk, traditionnel, jazz, blues du bayou et musique Haïtienne, tout en chantant en Anglais et en Français du cru. En 2013, elle sort l'album Vari-colored songs, hommage aux textes poétiques de l’écrivain afro-américain de la Harlem Renaissance Langston Hughes avec un mélange de musiques Afro-Américaines et de répertoire créole haïtien. En 2015, nous la retrouvions dans le projet hommage aux musiques du sud des Etats-Unis Music Is My Home du saxophoniste Raphaël Imbert.
A Day for the Hunter, A Day for the Prey (Un jour pour le chasseur, un jour pour la proie, titre tiré d’un poème haïtien) est inspiré de sa vie en Louisiane et d’immigrante haïtienne. Elle y revisite des morceaux traditionnels ("Peze Café", "Salangadou", "Fey-O", "Minis Azaka"), y fait des reprises ("Les plats sont tous mis sur la table" de Canray Fontenot, le magique "Little Sparrow" d’Ella Jenkins, "Manman" de Manno Charlemagne ou "Vietnam" d’Abner Jay) et joue quelques compositions originales.
Elle sait également bien s’entourer puisqu’elle a invité des musiciens comme Marc Ribot (guitare électrique), Rhiannon Giddens des Carolina Chocolate Drops, Louis Michot des Lost Bayou Ramblers ou Sarah Quintana. Le résultat est une musique d’une rare humanité, spirituelle et intense, juste incroyablement belle. Une musique comme la cuisine Haïtienne, pleine de saveurs. Généreuse, elle se caractérise par l'influence des différents groupes ethniques historiques qui peuplent la partie ouest de l'île d'Hispaniola à savoir les Taïnos, les français et espagnols. Le tout rehaussé par des réminiscences de musique cajun, de folksong, de jazz. Un voyage poétique d’une rare beauté. Superbe, superbe, superbe. Un très grand disque !
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