Spectacle conçu et mis en scène par Matthias Claeys, avec Odila Caminos, Marie Camlong, Marie-Julie Chalu, Kévin Dez, Romain Pichard, Françoise Roche et Marion Romagnan.
Pour proposer "une interrogation scénique sur la représentation du féminin (surtout) et du masculin au théâtre et dans notre société", la Compagnie MKCD a opté pour un diptyque au titre percutant.
Intitulé "Phèdre/Salope", il se constitue d'extraits de la tragédie de Racine, qui est à l'origine de leur réflexion, et d'une partition originale résultant d'une improvisation collective, et donc d'une écriture de plateau rewritée par Matthias Claeys qui assure également la mise en scène.
Réduit à une portion congrue, le premier volet s'avère dispensable non seulement en raison de la disparité des écritures mais également par la difficulté de la déclamation racinienne à laquelle seules Françoise Roche et Odila Caminos peuvent se confronter.
Le second se compose d'une succession de courtes scènes illustrant des situations de la vie ordinaire telles que le harcèlement au bureau, le divorce, la tension familiale et les violences conjugales.
Leur intérêt tient à leur traitement selon le registre tragi-comique qui en désamorce le réalisme au profit du burlesque voire de l'absurde sans affecter le caractère dramatique du point de départ et que certaines sont pilotées par un personnage à la limite de l'hystérie.
Tel est le cas de la juge aux affaires matrimoniales (Marie Camlong) qui au lieu d'entériner la demande de divorce pour consentement mutuel d'un couple serein prêche les vertus du mariage ou l'avocate (Françoise Roche) qui argumente sur le côté victimaire d'une femme battue (Marie-Julie Chalu épatante) qui a tué son mari alors que celle-ci assume son acte et en revendique la portée politique.
La plus réussie est incontestablement celle de la vengeance, déclinaison à l'antique du plat qui se mange chaud, du père (Romain Pichard) exclu du duo complice mère/fils (Marion Romagnan et Kévin Dez). , |