Sieste acoustique de Bastien Lallemant avec Charles Berbérian, Arnaud Cathrine, Bastien Lallemant, Raphaële Lannadère, JP Nataf et Camélia Jordana.

Depuis 2010, Bastien Lallemant anime des "siestes acoustiques ". Avant qu’elles s’arrêtent à Vannes, on a pu les pratiquer à Paris, en général au Théâtre La Loge ou à La Maison de la Poésie, ou dans différents festivals de correspondances littéraires, comme celui de Manosque.

Il s’agit, la plupart du temps le dimanche en début d’après-midi (15h à La Loge), de passer une heure en compagnie de plusieurs artistes, chanteurs, conteurs, écrivains, musiciens, qui ont pour mission de faire trouver le sommeil à leur auditoire.

Etendus sur des transats ou allongés sur des coussins disposés sur la moquette d’une salle, les spectateurs sont encouragés à la sieste. Ici dormir n’est pas prohibé, mais, au contraire, encouragé volontiers et Bastien Lallemant et ses amis estiment avoir raté leur coup si tout le monde reste éveillé.

Parmi les fans des "siestes acoustiques ", il y a un noyau de base autour de Bastien Lallemant : Bertrand Belin, JP Nataf, Rodolphe Burger, Vincent Delerm, Albin de la Simone, David Lafore. Arnaud Cathrine vient lire des textes alors que le dessinateur Charles Berbérian aime aussi venir gratter des accords sur sa guitare et fredonner des hits anglo-saxons, il est d’ailleurs présent dans la sieste organisée lors des "Émancipéés " de Vannes.

Bien entendu, même si la musique adoucit les mœurs, il vaut mieux des guitares acoustiques ou des instruments à corde que des batteries ou des boîtes à rythme. Ainsi participent souvent à l’exercice la violoncelliste Maëva Le Berre et le guitariste Seb Martel.

Si l’on parle précisément de la sieste de Vannes, elle a réuni autour de Bastien Lallemant et JP Nataf, des participants à d’autres moments des "Emancipéés " : Camélia Jordana, Raphaële Lannadère, Charles Berbérian et Arnaud Cathrine. Et, sans préjuger de la réponse de tous les spectateurs complètement étendus sur la moquette, lovés autour de coussins ou allongés sur de confortables transats, elle était très réussie.

D’abord, elle avait une jolie forme désordonnée et l’on sentait un bon esprit chez tous ses corps en phase de repos et prêts à faire un petit tour chez Morphée dès les premières notes grattés par JP Nataf.

Par définition, une bonne "sieste acoustique " ne peut se raconter puisqu’elle implique un endormissement précoce. Pour la relater, on fera donc appel à de vagues souvenirs lors des rares moments de conscience.

On pourra ainsi évoquer la voix grave de Camélia Jordana, les mots amicaux d’Arnaud Cathrine, quelques notes de Bastien Lallemant ou le murmure chanté de Raphaële Lannadère. Tous étaient convaincants grâce à un public venu pour jouer le jeu et qui en a respecté les règles en n’exagérant pas et en ne surjouant pas ses ronflements.

En plein devenir, les "siestes acoustiques " aboutissent à un moment de convivialité "bobo ". Cette résistance au bruit dominant par des chansons douces et des mots tendres a de l’avenir. Bastien Lallemant rêve de les exporter dans le monde entier.

Après l’expérience convaincante vécue à Vannes, on vote absolument "pour " une internationale musicale au service d’un bon sommeil mondialisé.