Spectacle conçu par Manon Montel, avec Dov Cohen, Anatole de Bodinat (en alternance Stéphane Dauch), Claire Faurot, Jean-Christophe Frèche, Cécile Génovèse, Manon Montel, Léo Paget et François Pérache (en alternance Xavier Girard). Transposer sur scène, dans le cadre d'une modeste production privée et en format standard, "Les Misérables", roman-peuple de Victor Hugo, constitue un exercice titanesque auquel Manon Montel a eu raison de ne pas se confronter. Aussi propose-t-elle d'accéder à cette plongée, qui pince le coeur et ouvre les vannes des canaux lacrymaux, dans les bas-fonds et les aspirations sociales de ceux qui subissent "la damnation sociale" stigmatisée de manière aussi lyrique que véhémente par le chantre des libertés, comme une succession de scènes choisies. Celle-ci s'ordonne autour des principaux protagonistes et de trois périodes, le destin de Jean Valjean (Anatole de Bodinat) poursuivi par l'inspecteur Javert (Jean-Christophe Frèche) et sauvé par l'évêque Myriel (Dov Cohen), les malheurs de Fantine (Manon Montel) face aux Thénardier (Claire Faurot et François Pérache) et les amours de Cosette (Cécile Génovèse) et Marius (Léo Paget) dans la tourmente insurectionnelle.
La distribution est homogène et efficace, et malgré l'absence de dramaturgie, tous les comédiens investissent leur personnage. Leur jeu, juste, précis et investi, porte cette entreprise qui, pour le spectateur néophyte, peut constituer une première approche de l'hugolienne épopée-fleuve.
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