Rivers
(Label OH ! / Bloody Mary Records / InOuïe Distribution) février 2017
Je devais choisir un album à chroniquer et j’ai vu ce nom. Je me suis penché dessus et j’ai choisi de voir ce qui se cachait derrière. Je fais une rapide recherche et je tombe sur la pochette. Aussi sec, je me suis dit : "tiens, un groupe Russe ou au moins du Nord de l’Europe".
Je reçois le CD et là… la claque. Un petit bijou de trip-pop. Electrique ce qu’il faut et tellement… apaisant. Il y a des albums qui, une fois lancé, te donne envie de prendre une caisse et rouler sans fin, d’autres juste de dormir, d’autres de taper du pied, de pogoter, danser et certains te laissent indifférent, celui-là te transporte.
Le groupe a dû faire face à une polémique concernant le clip "Rivers" et la tenue des musiciens. Je ne pense pas utile de remettre de l’huile sur le feu, j’ai trouvé cela dommage car de mon point de vue, c’était totalement infondé. Le groupe, jouant la carte de l’apaisement (et de l’intelligence) a préféré modifier le clip. Maintenant parlons du fond, qui est tellement plus important : l’album Rivers.
Le premier morceau envoûte d’office. Ne cherchez pas à vous échapper, c’est impossible. Même moi le fan de metal, je me suis laissé aller. C’est vraiment phénoménal, une addition de son électronique et d’instruments plus traditionnels : des synthés, de la batterie et des cordes. Les Strasbourgeois, eh oui le chroniqueur avait tout faux, point de Russes ou quelques pays nordiques, mais des Strasbourgeois, alors oui c’est le nord, ou le nord-est, mais rien à voir.
La batterie de Franscesco Rees et les synthés de Christophe Imbs viennent parfaitement envelopper de douceur la voix cristalline de Christine Clément. "A word is dead", qui commence l’album est assez envoûtant, limite ésotérique. Une voix posée avec élégance sur une mélodie planante. Puis le morceau s’emballe juste assez, des envolées lyriques parfaitement maîtrisées et des cordes bienvenues. L’alliance de l’électronique et de l’instrument classique. En effet, un trio à cordes composé de Clémence Schaming, Françoise Coppey-Thibault et Camille Bloch vient parfaitement s’insérer dans ce paysage.
C’est un voyage dans un pays onirique, sur "The Sign Seeker", avec ses violons et ses rythmiques presque chamaniques. "Kate" est beaucoup plus posé et nettement plus dans l’esprit électronique, tout comme "Moonghost". S’ensuit une série de morceaux alliant électronique, cordes, mélodies, voix impeccable. "Invoke" est nettement plus électro alors que "Mitroviça Bridge" vous entraînera dans un formidable voyage et vous fera planer.
Pour clôturer cet album, "Cachette" fait ressortir la voix de Christine, quasi qu’avec les cordes et il est tellement dynamique puis l’électronique débarque et te fait basculer dans un autre univers, brutalement mais tout en douceur.
Cet album est autant une expérience auditive que sensorielle, c’est un voyage. Je ne peux te conseiller lecteur qu’une seule chose, va chercher ton billet pour découvrir le ruisseau qui serpente au cœur de la montagne. Peu importe où il te mènera, le voyage est apaisant. Tu en retiendras chaque image, chaque son et tu ne voudras plus qu’une seule chose : repartir !
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